Acteur incontournable du football national, Mahfoud Kerbadj a bien voulu s'exprimer sur le problème du contentieux financier qui oppose certains clubs à leurs joueurs. -La LNF avait averti les clubs professionnels des Ligues 1 et 2, dans un communiqué daté du 30 mai dernier, de la nécessité de régler le contentieux financier avec leurs joueurs sous peine de ne pas pouvoir recruter. Qu'en est-il aujourd'hui de cette situation? Il faut savoir que nous statuons toujours sur la base des décisions de la Commission de résolution des litiges (CRL). Et je tiens à clarifier un certain point. Je n'ai jamais parlé de l'ES Sétif. L'Entente n'a jamais figuré parmi les mauvais payeurs. Par contre, des clubs comme le CA Bordj Bou Arréridj, le MO Constantine et le MO Béjaïa ne pourront pas recruter. Ils ne pourront le faire qu'à la seule condition qu'ils s'engagent à régulariser les arriérés des salaires de leurs joueurs. Le jour où ils déposeront leurs dossiers, j'exigerai qu'ils justifient le règlement de la situation de leurs joueurs comme ordonné par la CRL. -Les clubs professionnels des Ligues 1 et 2 sont aujourd'hui face à une très grave crise financière. Des présidents de club ont même évoqué une situation de faillite. Si cette crise persiste, quelle serait, demain, la position de la Ligue ? La déclaration de faillite d'un club n'est du ressort ni de la Ligue ni de la Fédération. La faillite, ce sont le code de commerce et le tribunal qui la décident. Le problème du professionnalisme actuellement, c'est que les jeux sont faussés. Il y a des clubs qui reçoivent jusqu'à 10 milliards de centimes des collectivités locales, alors que d'autres ne perçoivent rien du tout. En principe, avec l'instauration du professionnalisme, tous les clubs partent sur un pied d'égalité. Je saisis cette occasion pour préciser que ce n'est pas la Ligue qui gère le professionnalisme et ce n'est pas nous qui gérons les fonds. La Ligue s'occupe de la compétition et de la programmation, mais il est nullement du ressort de la LNF de gérer le côté financier, la réservation dans les hôtels, les billets d'avion ou encore le payement des entraîneurs des jeunes catégories. -Si demain la DNCG déclare qu'un club est en situation de faillite, la Ligue va-t-elle appliquer la décision? Dans ce cas-là, le club devient un club amateur. Il pourra, toutefois, participer normalement au championnat. Et cela a été bien clarifié par le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, lors d'une réunion tenue avec les présidents de club. Si, par exemple, le club évolue en Ligue 2 et termine le championnat en première position, il ne pourra pas accéder en Ligue 1 s'il ne remplit pas les conditions du cahier des charges.