Unilever voit grand. La firme internationale anglo-néerlandaise ne cache pas son intention de doubler la taille de son business à l'échelle mondiale tout en réduisant de moitié son impact environnemental. C'est dans cet objectif qu'Unilever Algérie, la filiale locale du groupe mère, amorce une nouvelle orientation de sa stratégie de développement axée sur un équilibre entre croissance et protection de l'environnement, a déclaré James Todd, PDG d'Unilever Maghreb, basé au Maroc. La filiale algérienne décline localement «un ambitieux plan pour un mode de vie durable», selon M. Todd. Celui-ci s'est montré confiant quant au marché algérien. «Le marché algérien recèle de fortes opportunités et nous y croyons beaucoup (...) C'est un marché stratégique. Nous sommes ici pour le long terme», a estimé le PDG d'Unilever Maghreb au cours d'une conférence de presse organisée mardi à l'hôtel El Djazaïr, rappelant que la filiale algérienne du groupe a réalisé un «business fructueux» avec une croissance de plus de 10% durant les trois dernières années. Le conférencier est resté toutefois avare quant au chiffre d'affaires ou au volume de production de l'entreprise. A peine a-t-il concédé, qu'Unilever Algérie avait investi 100 000 euros en 2011. Installée dans la zone industrielle de Hassi Ameur (Oran), l'unité de production était entrée en activité en 2002. Une activité basée sur un partenariat local avec le distributeur local Unial, ainsi que sur le recours aux fournisseurs locaux de matières premières. Unilever Algérie a créé 800 emplois directs et indirects dont la quasi-totalité est de nationalité algérienne. Le PDG d'Unilever Maghreb a annoncé le lancement de deux nouvelles lignes de production à partir de septembre prochain. «Cela démontre un réel engagement de notre groupe en Algérie», dira M. Todd. L'entreprise a pu réduire de 80% ses déchets solides. Par ailleurs, une nouvelle gamme de produits a été lancée à l'occasion de la célébration des dix années de présence en Algérie, a annoncé James Todd. Il s'agit de Surf, nettoyant lessive, et LifeBuoy, un savon antibactérien. Outre les détergents (Omo, Omo Matic) et les cosmétiques (Sunsilk, Dove, Rexona, Lux, Fair&Lovely), Unilever Algérie mise sur le développement de l'alimentaire, particulièrement Lipton, la marque du thé n°1 dans le monde et le bouillon Knorr. Le management n'écarte pas l'introduction et l'installation de nouveaux produits compte tenu de l'évolution du marché. Le conférencier a mis en relief «une production de qualité, répondant aux besoins et comportements des consommateurs». Dans le cadre de ses activités «citoyennes», l'entreprise prévoit d'engager, selon l'orateur, plusieurs actions de sensibilisation à partir de la prochaine rentrée sociale qui devront toucher 150 000 élèves à travers le territoire national. En 2011, Unilever Algérie avait lancé une opération de prévention bucco-dentaire au profit de 100 000 élèves. L'ambassadeur du Royaume-Uni en Algérie, Martyn Roper, a estimé, pour sa part, que la multinationale est réputée pour la qualité de ses produits, affirmant qu'«elle a investi et réussi à créer des emplois en Algérie». Il a émis le souhait qu'Unilever Algérie fasse des émules. Le géant anglo-néerlandais de l'agroalimentaire et des cosmétiques emploie 167 000 employés et vend ses produits dans plus de 180 pays à travers le monde.