L'International football association board (IFAB) se réunira demain à Kiev, en Ukraine, pour faire connaître sa décision sur l'introduction ou pas de la technologie sur la ligne de but. L'IFAB a pour mission d'étudier et de faire évoluer les règles du football. C'est l'instance qui dicte les lois et règles du jeu. Elle est composée majoritairement de Britanniques qui gardent la mainmise sur tout ce qui touche aux règles du jeu. Farouche adversaire de l'introduction de la technologie (vidéo) dans le football au cours du siècle dernier, l'IFAB a, petit à petit, modifié sa position sur ce sujet sensible. Face aux attaques de plus en plus virulentes que lui adressaient ceux qui prônent le changement, elle a ouvert la brèche au lendemain du match Allemagne-Angleterre en Coupe du monde 2010, après le but de Franck Lampard, que l'arbitre n'a pas validé, alors que les images de la télévision ont montré que le ballon avait bien franchi la ligne de but du gardien allemand. Depuis, la vidéo dans le football a fait son chemin. En mars dernier, la FIFA avait indiqué : «les membres (de l'IFAB ) devront confirmer la date du 2 juillet 2012 pour la réunion spéciale de l'IFAB, à l'occasion de laquelle une décision définitive sera prise au sujet de la ‘‘technologie'' sur la ligne de but.» Les partisans de cette «révolution» ont été royalement servis à l'occasion du match de l'Euro 2012, Ukraine-Angleterre. Lors de cette rencontre, l'Ukraine a marqué un but que les arbitres n'ont pas validé, alors que le ballon avait franchi la ligne de but, comme l'ont montré les caméras de télévision. Le président de la FIFA, Joseph Sepp Blatter, était aux anges, lui qui a affiché sa position tranchée sur cette question. Il est pour l'introduction de la vidéo, contrairement à Michel Platini, président de l'UEFA, qui n'en veut pas. Le Suisse a pris ses devants depuis quelques mois. Le 5 décembre 2011, il disait : «La coupe du monde 2014 au Brésil sera couverte par la technologie pour éviter les buts fantômes.» Demain à Kiev, l'IFAB se prononcera sur ce sujet qui divise la FIFA et l'UEFA. Pour Michel Platini, «le match est déjà plié», en faisant référence à la participation de Joseph S. Blatter à cette réunion, où il aura, bien sûr, la voix au chapitre lorsque arrivera le moment du vote. Pour rappel, deux systèmes étaient en course pour le marché de la vidéo dans le but. L'anglais Hawk-Eye (œil de faucon), expérimenté depuis des mois en Angleterre et pour la dernière fois le 2 juin dernier à l'occasion d'Angleterre-Belgique (1-0) en match amical, et l'allemand GoalRef avec puce électronique dans le ballon et capteurs sur les montants et barres transversales. En ne validant pas le but ukrainien contre l'Angleterre, l'arbitre hongrois Kassai, ses deux assistants et les deux autres arbitres additionnels qui se tiennent juste derrière chaque but ont probablement fait pencher la balance vers le changement. Les explications de l'ancien arbitre italien, Pierluigi Collina, responsable de l'arbitrage au sein de l'UEFA, seront-elles d'un grand secours pour Platini ? Réponse demain, 2 juillet. L'autre grand changement que l'IFAB compte apporter prochainement concerne l'augmentation de trois à quatre de remplacements de joueurs pour les matches qui iront jusqu'aux prolongations. On y reviendra.