La plus belle et la plus noble profession qui soit, risque la décrépitude si elle n'est pas prise en charge par les meilleures conditions d'exercice. Pour une revalorisation du métier de sage-femme et l'amélioration des conditions de travail de cette frange, jugées «catastrophiques», il a été décidé lors d'une assemblée générale de wilaya, tenue le 21 juin écoulé, au siège du syndicat national autonome des personnels de l'administration (Snapap), la création de l'union de wilaya des sages-femme. Sa présidente, Leïla Azaza, sage-femme, a précisé lors d'une conférence de presse animée hier au siège en question, que contrairement au travail effectué par les associations des sages- femmes, lequel est principalement d'ordre scientifique, l'union se penchera sur les problèmes constituant une entrave au bon déroulement des accouchements. Elle a insisté sur la nécessité d'une révision du statut particulier qui, selon elle, ne protège pas la sage-femme en matière de responsabilité. La promotion pour cette catégorie est toujours l'objet de revendication. «Nous faisons partie de l'ensemble du corps médical, pourquoi sommes-nous lésées alors, par rapport au médecin ?» s'est-elle interrogée. Elle a en outre déploré l'état actuel des services d'obstétrique dans plusieurs établissements hospitaliers de la wilaya et même ceux des wilayas limitrophes, qui, par manque d'effectif notamment de spécialistes en gynécologie, ne peuvent prendre en charge des patientes en complications, qui sont transférées vers le CHU de Constantine. «Nous effectuons jusqu'à 120 accouchements en 24 heures avec des moyens matériels et humaines très insuffisants par rapport à ce nombre; nous sommes dépassées; la tutelle est sollicitée pour trouver une solution, car la vie des parturientes est en danger dans la situation actuelle», a conclu notre interlocutrice.