Pas moins de cinq unions professionnelles représentant les secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l'habitat ont créé, avant-hier à Alger, une Confédération générale du patronat algérien du BTPH censée les représenter, à l'avenir, dans les différentes rencontres tripartites. «Nous avions émis le vœu de participer à la dernière tripartite, mais les pouvoirs publics nous l'ont refusé au motif qu'ils ne pouvaient pas faire participer toutes les unions. C'est la raison pour laquelle nous nous regroupons, aujourd'hui, dans une seule confédération pour rassembler et représenter tous les métiers du BTPH», a déclaré Abdelmadjid Denouni, président de l'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA), élu par ses pairs président de cette nouvelle Confédération. M. Denouni estime que «la voix des opérateurs économiques du BTPH a toujours été absente» lors des rencontres avec le gouvernement et qu'il faudrait, dorénavant, y prendre part pour «faire entendre les problèmes du secteur et faire connaître les propositions de ses professionnels». A ce propos, le président de l'UGEA est revenu sur les contraintes auxquelles les entrepreneurs sont confrontés citant, notamment, les pénuries cycliques affectant le marché des matériaux de construction, la concurrence «déloyale» de certaines entreprises étrangères, les lourdeurs administratives empêchant les paiements à temps, la confection inadaptée des cahiers des charges, ou encore la mauvaise application des clauses du code des marchés. A propos du ciment qui connaît, depuis quelque temps, une nouvelle crise sur le marché national, M. Denouni a réitéré la proposition appelant à la libéralisation du prix du ciment, convaincu qu'il s'agit là de l'ultime remède pour en finir avec la pénurie et «la spéculation qui bat son plein». «Il faut régler un problème économique par un mécanisme économique. La crise du ciment, c'est d'abord une question d'alignement de prix», soutient-il. Et de préciser que «le ciment est coté en Bourse à près de 400 DA, alors que chez nous, il est cédé par les cimenteries publiques à un prix beaucoup plus bas».