De quoi la société algérienne est-elle le nom ?» est le thème du 7e panel du colloque international «Cinquante ans après l'indépendance : quel destin pour quelle Algérie ?», organisé par El Watan. Cinq conférenciers se sont succédé à la tribune, hier après-midi, pour donner des communications sur cinq sujets en relation avec ce thème. Il s'agit de Fatiha Talahite (économiste, chercheure au CNRS), Feriel Lalami (sociologue, chercheure au Gresco), Mohamed Ghalamallah (sociologue, professeur à l'université Alger 2), Khaoula Taleb Ibrahimi (spécialiste des sciences du langage, professeure à l'université Alger 2) et Farid Chaoui (professeur de médecine). Ils ont réussi, devant une assistance nombreuse, à faire le diagnostic des ratages de l'Algérie durant les 50 ans d'indépendance en matière de participation des femmes à l'activité économique, l'égalité homme-femme, l'université, la prise en charge de la question linguistique et le système de santé. Ainsi, Fatiha Talahite a abordé, dans sa communication sur «La participation des femmes à l'activité économique», l'historique de l'accès de la femme algérienne au marché du travail et l'évolution de cette participation. Elle note d'emblée que «le travail des femmes était, durant les premières années de l'indépendance, une mobilisation de travail forcé qui n'a pas grand-chose à voir avec le discours sur le travail comme moyen d'épanouissement». «Dans l'Algérie indépendante, la participation des femmes à l'activité économique se situait dans la lignée de la lutte pour l'indépendance», explique-t-elle. Après un état des lieux, l'économiste souligne que le travail des femmes est un enjeu important pour l'économie algérienne. Pour sa part, Feriel Lalami retrace l'historique de la lutte des femmes algériennes pour l'égalité. Elle souligne, dans ce sens, que le régime et les dirigeants «sont dans l'incapacité de légiférer sur cette question alors qu'au lendemain de l'indépendance, il y a une batterie de lois qui sont adoptées». Khaoula Taleb Ibrahimi souligne de son côté la prise en charge désastreuse de la question des langues en Algérie. Pour leur part, Mohamed Ghalamallah et Farid Chaoui mettent en exergue la grande régression enregistrée dans les systèmes d'enseignement et de santé en Algérie. Nous donnerons le détail des cinq conférences dans nos prochaines éditions.