Certaines familles continuent d'organiser des circoncisons traditionnelles et ne font pas appel aux chirurgiens pour cet acte. Cette période d'été est traditionnellement favorable aux actes de circoncision un peu partout. Malgré les mises en garde des services concernés, et à leur tête la direction de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, certaines familles continuent d'organiser des circoncisions traditionnelles et ne font pas appel aux chirurgiens pour cet acte, malgré le danger que cela peut engendrer. Les services des urgences de la clinique de chirurgie infantile de l'hôpital d'Oran ont eu à traiter pas moins de 30 cas graves d'altération de l'appareil génital, recensés après des opérations de circoncision durant le mois de juin. Ces complications ont nécessité des actes chirurgicaux très lourds pour les patients dont l'âge varie entre 2 et 4 ans. Des médecins et infirmiers pratiquent ces interventions à domicile au lieu des établissements sanitaires qui disposent d'équipes spécialisées et de moyens de réanimation appropriés, ce qui a souvent transformé ce jour de foi et de joie en un jour de deuil. Cette tradition est actuellement très redoutée. Ces circoncisions se poursuivent malgré les mesures prises par le ministère de la Santé. En 2011, 64 cas de complications après circoncision ont été recensés à Oran. Durant l'exercice 2008, le service des Urgences médico-chirurgicales a recensé plus de 50 cas d'enfants, dont la moyenne d'âge ne dépasse pas les 2 ans et demi, qui ont été mutilés à vie suite à ces actes, rappelle-t-on. En effet, l'acte de circoncision, ne peut être pratiqué que par un chirurgien, dans une structure sanitaire publique ou privée réunissant toutes les conditions de sécurité pour sa réussite. L'acte de circoncision, à titre individuel ou dans le cadre d'une campagne collective, est soumis aux dispositions réglementaires en vigueur, notamment, l'instruction 06, datée du 5 juin 2006 relative à la prise en charge des circoncisions. Ces mesures ont été prises suite au drame survenu en 2005 lors d'une campagne de circoncision collective du Khroub qui a entraîné des lésions dangereuses à 7 enfants et un handicap permanent à deux autres, victimes de négligence médicale. Depuis, le nombre des circoncisions clandestines et celui des circoncisions collectives est en diminution par rapport aux années précédentes. Toutefois, les prix des circoncisions pratiquées au niveau des cliniques privées sont jugés élevés, ce qui pousse les familles nécessiteuses vers les «clandestins».