Les trottoirs attenants aux sièges de l'Assemblée populaire nationale, du sénat et de bien d'autres institutions officielles sont les lieux de prédilection des SDF. Le nombre des sans domicile fixe (SDF) connaît une hausse importante à Alger. Depuis le début de l'été, des mendiants, des malades mentaux, des toxicomanes, des femmes… occupent les principales routes et places de la capitale. Des habitants de plusieurs quartiers ont relevé la présence «de nouvelles têtes». «Je connais tous les SDF qui passent la nuit ici. Mais ces dernières semaines, j'ai remarqué la présence de nouveaux individus», nous dira un habitant du Square Port Saïd. Dans cette placette, le nombre de personnes qui passent la nuit à la belle étoile était toujours important. A tel point que le jardin public a été carrément aménagé, par endroit, à servir d'abri à ces laissés pour compte. Les trottoirs attenants aux sièges de l'Assemblée populaire nationale, du sénat et de bien d'autres institutions officielles sont les lieux de prédilection pour SDF. Pas loin d'ici, des hommes, femmes et enfants se réfugient dans les jardins publics les plus connus, tel que le jardin Floral, le jardin Sofia, l'espace vert mitoyen à la Grande Poste. La place des Martyrs, les placettes du Champ de manœuvre et de Bab El Oued accueillent elles aussi chaque nuit des dizaines de SDF. Dans certains lieux, l'on trouve des matelas, des couvertures, des cartons soigneusement rangés, en prévision de la nuit. Bizarrement, les autorités publiques ferment les yeux et font semblant d'ignorer ce phénomène. Hormis les sorties effectuées en hiver par le Samu social, en été c'est la débandade. En conséquence, le centre d'Alger se transforme en «dortoir» à ciel ouvert. Le drame, c'est que la permissivité des autorités concernées semble être interprétée comme un feu vert à l'endroit notamment des réseaux de mendicité. Ces derniers continuent d'affluer et d'exercer leur «commerce en toute impunité. Abordé vers les coups de 19 heures à «Sahat Chouhada», un SDF, d'un certain âge, nous dira que le nombre de personnes qui passent la nuit dehors est important. «La plupart viennent des 47 wilayas du pays. Certains sont en quête de travail, ils dorment dans la rue faute d'argent. Alors que d'autres viennent pour s'installer», explique-t-il. «Selon lui, l'avantage à Alger c'est la sécurité et la générosité des gens». Cependant, force est de préciser que parmi ces citoyens sans toit, il n'y a pas que des nécessiteux ou des chômeurs. Des mineurs en fuite, des toxicomanes désorientés et aussi des prostituées occupent les rues de la capitale. «Si le matin elles sont plutôt peu visibles, la nuit elles s'adonnent à des activités douteuses», raconte un habitant de Bab El Oued. Si l'engouement des SDF pour Alger s'explique également par l'arrivée de la saison d'été, leur prise en charge continue, néanmoins, de poser un sérieux problème. Malgré le discours officiel et les promesses de leur apporter soutien et assistance, force est de préciser que des centaines de personnes viennent s'ajouter à la longue liste des SDF qui peuplent la première ville du pays.