La saison estivale sort Béjaïa de sa torpeur. Des vacanciers, venus des quatre coins du pays, et des émigrés gagnés par la douce mélancolie du pays natal, ont décidé d'arpenter ses chemins. Le voyage se décline en plusieurs temps. Déambulation de goûts et de couleurs entre Yemma Gouraya et la place Gueydon. Béjaïa de notre envoyé spécial Ce site est un véritable balcon sur la Méditerranée. On y vient pour contempler un coucher de soleil ou voir les bateaux s'éloigner au large. Des jeunes viennent pour rassembler les morceaux du puzzle des rêves brisés. Les éclats de rire des enfants rythment les après-midi. On a senti le souffle tiède de la brise marine. Les plages, immenses, magnifiques, mais hélas d'une propreté très relative, sont le théâtre de défoulement de nombreux locaux : les uns, les jeunes, jouent au foot comme des Brésiliens, tandis que les autres, les femmes, nous éloignent radicalement du Brésil, eu égard à leurs tenues de plage plutôt couvertes. Les vagues, fortes en certains endroits, attirent les adeptes de surf et de planches à voile. On est constamment à la recherche de rencontres, de moments inattendus ou de regards décalés sur ce que l'on voit. «Son charme irrésistible, fruit des noces joyeuses et minérales de la montagne et de la Méditerranée, n'a pas laissé indifférents les Phéniciens, Carthaginois, Andalous, Turcs, Espagnols puis Français qui y ont laissé une histoire, des vestiges et une manière atypique d'être et de vivre», lit-on dans une brochure éditée par la direction du tourisme de la wilaya. Mais si tous sont unanimes à dire que tous les ingrédients concourent à faire de Béjaïa une destination incontournable en Méditerranée, Hamou Ahmed Touhami, wali de Béjaïa, a reconnu que le tourisme est «en perte de vitesse», lors d'une journée d'étude organisée par la Chambre du commerce et d'industrie de Béjaïa. Selon lui, les coupures de routes répétitives, devenues en vogue, et les dos-d'âne érigés sur toutes les routes de la wilaya – il citera le cas des 108 dos-d'âne érigés sur la RN 26 – ne sont pas faits pour booster l'investissement dans le secteur. L'infrastructure hôtelière est loin de répondre à la forte demande qui s'exprime en cette période. L'hôtel Hammadite ne répond pas aux normes internationales, il a besoin d'une réhabilitation urgente. Il existe 59 hôtels en activité, avec une capacité de 3415 lits et 1749 chambres. 33 plages sont autorisées à la baignade, et 12 autres non autorisées par absence de poste de secours et accès dégradés. 5 plages seulement ont été données en concession. Eldorado pour les touristes et les investisseurs, Béjaïa veut croire que le tourisme aura un avenir prometteur. Le parc national de Gouraya est l'endroit par excellence pour la détente, le pique-nique et les randonnées pédestres. Si Béjaïa est assurément une ville kabyle et berbère, son ancien statut de capitale maghrébine et de centre de savoir méditerranéen ont en fait d'elle une ville ouverte où l'on parle kabyle, arabe et français sans complexe. Le chemin pédestre menant vers le Cap Carbon est une randonnée inoubliable. Le Pic des singes est l'un des sites phares de Béjaïa. A priori, les visiteurs sont séduits. L'ambiance est propice à la méditation. Il est connu pour sa table d'orientation dont la lecture permet au visiteur de situer avec exactitude les villages et les monts qui font face au site. C'est l'endroit idéal pour vider le stress et se remplir les poumons avec un grand bol d'air frais et marin. Avec notre appareil photo, on capture des morceaux de lumière qui nous permettront de ressentir les impressions de voyage. Aujourd'hui, les vacances sont liées à l'affectif (la famille ou les amis) et à la quête de sens, et Béjaïa offre un excellent décor…