En Algérie, les routes sont devenues de véritables tombeaux. Pas moins de 4000 personnes trouvent la mort annuellement dans des accidents de circulation. Ce qui vaut à l'Algérie une sinistre place sur le podium, après la France et les Etats-Unis. A titre de comparaison, moins de 5000 personnes meurent en France, qui compte 50 millions de voitures, alors que l'Algérie dispose d'environ 5 millions de véhicules. C'est dire la progression alarmante du phénomène. Depuis plusieurs années, les accidents de voitures et autres sinistres liés à la branche automobile plombent les résultats des compagnies d'assurances. Le chiffre d'affaires réalisé par les 20 compagnies présentes sur le marché s'élevait à 86,1 milliards de dinars en 2011, en progression de 6% par rapport à 2010. La moitié de ce montant provient de la couverture de la branche automobile. Pour 2011, le secteur des assurances a versé, en règlement des sinistres, près de 36 milliards de dinars, dont 80% concernent la branche automobile, un chiffre en hausse, car en 2010 il atteignait 35 milliards de dinars. Le déficit enregistré par l'assurance automobile représentait 1,3 milliard de dinars du chiffre d'affaires des compagnies. Pour 100 DA d'assurance payée, les compagnies remboursent 237 DA en cas de sinistre, selon l'Union des assureurs et réassureurs algériens (UAR). En 2007, l'autorité de régulation des assurances a consenti une majoration de 20% des tarifs automobile obligatoires étalée sur deux ans (5% tous les 6 mois), mais le tarif est jugé loin de l'équilibre recherché. Les tarifs, pour ce type d'assurances, restent très bas par rapport à ceux pratiqués dans les pays voisins, d'après les arguments de l'UAR, qui estime que pour un rééquilibrage technique entre les recettes et les dépenses, cette assurance obligatoire devrait être augmentée au minimum de 100% pour passer de 1500 DA actuellement à 3000 DA. Si les compagnies ne cessent de réclamer une révision à la hausse des tarifs pour couvrir leurs pertes, le ministère des Finances, lui, ne bronche pas. Entre-temps, rien ne semble arrêter l'hécatombe sur les routes.