Le vieux bâti fait régulièrement parler de lui. La commune de Belouizdad en pâtit depuis longtemps déjà. En désespoir de cause, les citoyens de la commune hantent, pour se faire entendre, les couloirs des rédactions. La commune de Belouizdad, l'une des plus touchées par ce phénomène menaçant, a procédé, sur instruction de la wilaya, à un recensement pour faire l'état des lieux. Quelque 206 entreprises de bâtiments ainsi que 46 bureaux d'études ont été retenus pour procéder à la réhabilitation des bâtisses touchées. Le P/Apc, M. Boudahoune, interpellé sur le devenir d'une bâtisse du boulevard Cervantès et les 18 familles qui l'occupent reconnaissent cet état de fait « désolant mais qui était déjà là bien avant le tremblement de terre ». Par ailleurs, des demandes de reclassement des maisons touchées ont été effectuées pour faciliter la réhabilitation de « ce qui peut l'être » par le biais des commissions siégeant au niveau de la wilaya déléguée et dont l'Apc est partie prenante. A en croire le même interlocuteur, 80% des maisons de la commune seraient, « à se fier aux chiffres », à démolir. « Le chiffre n'est pas réjouissant sur l'état des lieux », fait-il remarquer promptement. Le métro crée, de son côté, davantage de problèmes, puisque quelque 5 puits d'attaque sont dans le territoire même de la collectivité, asséna le premier magistrat de la commune de Belouizdad. « A lui seul, le point se trouvant entre la station du jardin d'Essais sur la rue de Mohamed Belouizdad et le cimetière fragilise les structures », relève l'élu. De son côté, Tayeb Abdellah, vice-président chargé de l'urbanisme a fait un calcul exhaustif des plus macabres concernant le tissu urbain et son effritement avéré. Sur sa lancée, il dira comme pour se donner bonne conscience et sa fierté que « la zone du Hamma sera le nouveau centre de la capitale. » Sur les 1886 bâtisses recensées dans la commune après le séisme de mai 2003, 820 d'entre elles ont fait l'objet d'expertise. Il en ressort que pas moins de 100 bâtisses ont été classées rouge et « doivent être démolies », indique M.Tayeb. Selon lui, 30 d'entre elles l'ont été et les occupants recasés dans des chalets avant de bénéficier pour certains de logements lors de l'opération de la wilaya d'Alger. Aussi, 509 maisons ont été réhabilitées donnant quelque 4616 logements. Sur les 509 bâtisses précitées, 320 d'entre elles ont été classées rouge 4, 141 autres classées orange 3 et 42 classées vert. Sur le devenir des placettes et autres espaces dégagés après la destruction des maisons dont le nombre s'allonge davantage au fil des jours, Tayeb Abdellah informera : « On procédera dans un premier temps au cloisonnement des terrains pour éviter les rejets et les écoulements sur la chaussée. Des aménagements sont prévus. C'est ainsi que des espaces verts et des aires de détente seront créés pour les personnes âgées, en attendant que les hautes autorités décident du sort final ». Par ailleurs, un arrêté du 5 mars 2003 a exigé la délimitation du Plan d'occupation du sol, suivant en cela le décret 91/178 du 28 mai 1991 et les nouvelles instructions de la wilaya d'Alger. Une enquête a été enclenchée du 1er mars au 30 avril 2005 et une journée d'information a été organisée pour écouter les doléances des citoyens et les informer des tenants et aboutissants du dossier. « Nous attendons toujours l'approbation ds services de la wilaya du POS, véritable joyau réalisé par le groupe Cneru », indique M.Tayeb. La première mouture prévoit, entre autres, des élargissements de la chaussé au niveau de la rue principale, Mohamed Belouizdad en l'occurrence, avant que celle-ci bifurque dans deux sens, l'un allant vers Fernan Hanafi et l'autre dans le sens menant vers les hauteurs de la ville.