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Bonne table : Casa Mia, l'authentique italienne
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Publié dans El Watan le 15 - 07 - 2012

La Casa Mia (ma maison), restaurant italien. Encore un, dirions-nous, qui joue avec une enseigne gastronomique prestigieuse et qui se résume lamentablement à la fin, dans votre assiette, à une pizza huileuse et abondamment fromagée.
En contrebas de Hydra, très visible au centre d'une petite placette aérée, la devanture ne laisse de l'extérieur rien entrevoir si ce n'est qu'au jugé des nombreux véhicules de luxe garés de part et d'autre de la chaussée, le commerce jouit visiblement d'une clientèle assez fortunée. Allez, esquissons donc une tête à l'intérieur. L'endroit, en dénivelé (une salle basse principale et un espace surélevé, une sorte de large balcon accessible par un escalier latéral) est sommairement agencé et les murs parsemés de tableaux paysagés qui se réfèrent quasiment tous à la Méditerranée, principalement aux côtes italiennes.
La douzaine de tables couvertes de nappes à damiers multicolores sont toutes occupées. Des consommateurs semblent absorbés par de passionnants débats tandis qu'au-dessus une gouaille enfantine et joyeuse laisse deviner une tablée familiale. Devant la porte, une sexagénaire souriante, traits réguliers dans un teint halé dominés par une pair d'yeux azurs, nous accueille par la formule de bienvenue d'usage en roulant les «r» dans un français correct. Même si nous ne comptons pas parmi ses fidèles clients, le courant passe très vite.
La lombardie à Hydra
Le maître d'hôtel à qui elle nous a confié se fait de suite remarquer par son sens de la communication et sa dextérité à l'ouvrage. Nappe renouvelée et couverts apposés de manière académique, la formation en techniques hôtelières des serveurs se fait vite sentir. Mais c'est à la maîtresse de la Casa Mia qu'échoit de vous proposer le menu. Cette Italienne, originaire de Lombardie, vit en Algérie depuis 45 ans. Mariée à un Algérien (décédé en 1994) de qui elle aura une fille, Yasmine (préposée aux cuisines),
Mme Alba Corti était auparavant cadre à Sonatrach avant de prendre sa retraite. Il y a une douzaine d'années, elle ouvre un restaurant de la même teneur à Dély ibrahim avant de jeter son dévolu il y a six ou sept ans sur le versant hydrati. «Je vous propose comme entrée un gratin de poisson et un plat d'olives panées truffée d'anchois et assaisonnés d'huile du même fruit», lance-t-elle en s'asseyant à notre table comme si elle nous connaissait de longue date.
Cannelloni et spaghetti al dente
La conversation s'enchaîne naturellement sur son activité dans un pays où les étrangers ont du mal à percer. «Je ne suis pas venu à la gastronomie par vocation mais par passion», révèle-t-elle, estimant que la restauration tient non seulement aux plaisirs du palais mais également à cette délicieuse tendance de voir ses visiteurs repartir satisfaits. «Ceux qui viennent chez moi ne sont pas simplement des consommateurs ou des clients de passage, ils sont devenus ma famille. Je les reçois avec leurs enfants et, pour certains d'entre eux, je leur rends visite chez eux. Vous jugerez par vous-même que les prix pratiqués par la maison sont abordables. L'argent m'intéresse moins que le contact humain», argumente-t-elle avec beaucoup de sincérité.
Alba Corti n'ouvre pas son établissement le soir. Elle estime que, vu son âge, elle ne pourra pas soutenir le rythme. «Aller au marché, choisir ses propres produits pour ne pas badiner sur la qualité, préparer les pâtes maison, confectionner les plats du jour et lancer la cuisine – ma fille Yasmine prend la relève par la suite – puis s'occuper de la salle et des clients jusque tard dans l'après-midi me fatigue énormément. Je n'ai plus de souffle comme avant», regrette-t-elle avant de nous proposer justement comme plats de résistance un cannelloni aux ingrédients multiples mais équilibrés, un spaghetti bolognaise al dente et un filet à la sauce milanaise. Je n'exagérerais pas en témoignant à travers les quelques lignes de cette rubrique combien le tout était savoureux. Férue de cuisine italienne et amatrice de pâtes alimentaires sous toutes ses formes, mon accompagnatrice s'est réjouie que pour une fois l'enseigne n'était pas tronquée et que la qualité originelle valait le déplacement.
«Dans ma conception des choses, mon établissement n'est pas un endroit où l'on mange beaucoup et où l'on boit beaucoup. Il était pour moi hors de question de maculer l'attente de mes clients, le savoir-faire de ceux qui œuvrent avec moi dans et en dehors de la cuisine par une réputation de gargotte mal famée. La gastronomie est mon credo et la satisfaction des clients m'encourage à repartir tous les matins que Dieu fait», nous dit-elle au moment où nous réglions notre facture dont le chiffre inscrit en bas de page n'était effectivement pas exagéré.
Pas du tout déçus
Trois petits inconvénients toutefois : un seul wc commun aux deux sexes sous les escaliers, un système de climatisation insuffisant en cette période de canicule et une absence d'évacuation de la fumée de cigarettes plus incommodante pour les gens attablés à l'étage qu'à ceux de la salle du contrebas. Mais c'est si peu de choses que d'avoir de prime abord appréhendé la décéption d'une publicité mensongère comme nous en rencontrions souvent (les restaurants chinois n'ont rien de chinois et les restaurants turques sont très éloignés de la gastronomie ottomane comme il nous a été donné de le constater à Alger), et d'avoir quitté les lieux en fin d'après-midi heureux de n'avoir pas été déçu.On s'est promis, ma compagne et moi-même, de revenir à la Casa Mia… après le Ramadhan.


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