Un égout à ciel ouvert juste à proximité de la conduite d'eau. En d'autres circonstances, en d'autres lieux, cela aurait suscité un véritable branle-bas de combat des autorités. Mais à Bouaziz (petit village relevant de la commune de Boudjellil) cela passe presque pour une banalité. Situé sur la rive sud de la Soummam en pleine zone agricole à quelques dizaines de mètres de la RN 26, le village a, théoriquement, tout pour être heureux. En vérité, les habitants disent vivre un véritable calvaire, car privés de l'essentiel : depuis un mois, les robinets sont à sec, et à la place de l'eau ils ont droit à une odeur nauséabonde, des coupures répétitives de l'électricité, non raccordement aux réseaux de gaz et d'Internet qui passent juste à proximité, problèmes de routes et de sécurité pour leurs enfants (absences de trottoirs)…. Se sentant abandonnés et ignorés par les autorités, après de nombreuses sollicitations, ils ont décidé de passer à l'action en fermant la mairie et en bloquant la RN 26 lundi et mardi derniers. Cela a donné de grands désagréments pour des milliers de citoyens et un inévitable ralentissement économique pour la région. Le blocus n'a été levé qu'après l'intervention du chef de daïra d'Akbou (qui assure l'intérim de celui de Tazmalt, en congé) qui a pris en charge le plus urgent, en dotant la localité d'une pompe (de 12 l/s) et d'un transformateur. Mais le comité du village reste mobilisé pour la suite. Le cas de Bouaziz, loin d'être unique, pose encore une fois la problématique de l'absence de l'Etat dans la prise en charge des problèmes des citoyens : insuffisance des programmes du développement local, défaut de planification (mise à jour et révision des différents plans : PDAU, POS…). Entre temps, les usagers de la route et les entreprises vivent la hantise des fermetures des routes devenues presque quotidiennes.