Le wali de Béjaïa, M. Ali Bedrici, accompagné du P/APW et des directeurs de l'exécutif, a effectué une visite de travail dans la commune de Boudjellil, mercredi dernier. Ce déplacement à l'extrême ouest de la wilaya s'est voulu une rencontre avec la société civile et les élus de la commune pour débattre des problèmes que rencontre l'assemblée communale actuelle et pour évoquer le développement de cette commune pauvre et enclavée. Un meeting a été improvisé dans le parc communal pour permettre aux citoyens de passer en revue les problèmes qu'ils rencontrent et les insuffisances qu'ils constatent dans la gestion de la collectivité. Le chef-lieu de commune a récemment bénéficié du gaz de ville. Bien entendu, certains quartiers ont été injustement oubliés on ne sait pour quelle obscure raison. Les citoyens ont tout de même vu leurs rues complètement défoncées par les conduites de gaz. Aux premières averses ses rues sont devenues des ravins où il est impossible pour un véhicule de passer. De plus, le maillage réalisé pour le bétonnage des rues est devenu apparent. Beaucoup d'automobilistes ont eu des pneus éclatés en roulant sur les bouts de ferraille de « six ». Si le chef-lieu de commune se plaint d'insuffisances dans tous les domaines, que dire alors des villages limitrophes. Douar Tazmalt est une région très enclavée qui regroupe sept villages : Ay dassen, Ath Hlassa, Ath Saida, Ath Allouane, Taourirt Hand Oumoussa, Tanesaout et Thalefssa. Ces sept agglomérations ne sont desservies que par une piste unique et dont le revêtement est un vestige dont seuls les vieilles personnes se rappellent. Ils ne bénéficient pas d'une conduite AEP non plus. Ils sont alimentés par retour d'une conduite datant de 1950 avec tous les inconvénients et les pannes fréquentes que l'on imagine. Contrairement à d'autres villages, les rues n'ont pas été bétonnées et l'éclairage public est inexistant. Dans ce cas là, parler de gaz de ville est un blasphème impardonnable. Les murs de plusieurs vieilles maisons menacent ruine et risquent de s'effondrer à tout instant sur des passants. Les poules de monsieur le maire Plusieurs citoyens se sont plaints que les poulaillers de monsieur le maire soient mieux éclairés que les rues des villages. Un intervenant ira jusqu'à préciser que 30 lampadaires ont été installés autour des poulaillers de l'édile municipal alors que des quartiers et des villages demeurent encore dans l'obscurité.L'assainissement, comme à Tizi Allouane, est inexistant. Par contre toutes les eaux usées du village d'Ighil Ali sont déversées dans un oued qui traverse les villages du Douar Tazmalt en polluant les nappes phréatiques, les cultures et en indisposant les habitants par les odeurs nauséabondes qui en émanent. Le village de Tala Lvir reçoit une eau impropre à la consommation. Il s'agit d'eau de rivière saumâtre. Les pannes et les coupures d'électricité sont très fréquentes. La route n'est pas bitumée. Le mur de soutènement de l'école menace de tomber à tout moment sur les élèves. Les caniveaux réalisés récemment ne fonctionnent pas. A peine réceptionnée, la route de Metchik, réalisée en tri couche, est à refaire. Du gaspillage de deniers publics. Le seul projet que l'on a consenti à octroyer à la région est un centre d'enfouissement technique, un CET. Il est censé créer deux emplois. Les habitants n'en veulent pas. Les localités d'Aftis et de Beni Mansour ne sont toujours pas raccordées au gaz de ville et ce même si leurs territoires sont utilisés pour le passage des conduites principales. D'autres citoyens ont évoqué des problèmes spécifiques comme la passerelle au dessus de la voie ferrée de Beni Mansour et les eaux trop calcaires servies à la population, le projet de barrage de Tigrine, le bétonnage des ruelles de Tighilt, le manque de pistes agricoles, de retenues collinaires, etc. Dans le domaine des travaux publics, le CW 42 A qui relie la RN 26 à la RN 05 à travers la commune de Boudjellil demeure toujours le cauchemar des habitants de la région. Il draine des centaines de poids lourds par jour alors que sa vétusté, son état de dégradation et son étroitesse ne permettent pas un tel trafic sans dangers sur les usagers. Son aménagement, d'après le premier responsable de la DTP, est programmé dans le cadre du budget primitif. Concernant la pénétrante de l'autoroute est-ouest, on apprend que le bornage entre Akbou et Tazmalt a été réalisé. Le déplacement des réseaux et les opérations d'expropriation vont débuter incessamment.