Rien ne va plus dans les centres d'appels de Constantine et d'Oran affiliés à Algérie Télécom. Des téléopératrices auraient subi, depuis plusieurs semaines, des pressions terribles, selon les propres déclarations de quelques-unes que nous avons pu joindre : «Le centre d'appels d'Oran est le deuxième centre lancé par AT après celui d'Alger depuis 6 ans. nous entamons notre 7e année dans des conditions de travail de plus en plus pénibles : mutations interdites, pression et charge de travail insupportables, manque d'effectif (mise en disponibilité, congé de maladie très long», nous a dit une des téléopératrices activant dans la ville d'Oran. Notre interlocutrice ajoute que «le manque de formation, les humiliations, les menaces, les sanctions et surtout le manque de communication font grandement défaut au niveau de cette structure». La téléopératrice déclarera que les répercussions de cette «terrible» pression sur leur état de santé ne s'est pas fait attendre : «problèmes d'articulation (position assise), maux d'estomac (stress), des évanouissements, des crises, des hurlements et des pleurs en plein plateau ne cessent de dégrader notre état. Alors que, ajoute-elle, l'administration ne veut rien entendre». «Nous avons même sollicité légalement la hiérarchie : le service du personnel, le délégué régional, le P-DG, mais sans aucune suite», nous dit-elle. C'est le même climat qui prévaut au niveau du centre d'appels de Constantine (voir El Watan du 13 juin page Est). Dans une pétition adressée à notre rédaction, ces jeunes employées se disent plus que jamais décidées à faire valoir leurs droits. Elles ont été destinataires, hier, d'une mise en demeure de la part du DRT (dont nous détenons une copie), formulée comme suit : «(…) au cas où vous n'obtempérerez pas à mon injonction, je serai dans la regrettable obligation de prendre à votre égard une sanction disciplinaire du 3e degré, conformément aux dispositions du règlement intérieur de l'entreprise…», écrit notre journaliste du bureau de Constantine. Selon une téléopératrice du centre d'appels de Constantine, qui a pris attache avec notre rédaction, cette dernière affirme que 16 notifications de mise à pied ont été envoyées, le 8 juillet, à des téléopératrices, dont une qui a reçu un blâme. «Deux autres sont en stand- by», ajoute notre interlocutrice qui précise que le directeur a refusé de lui donner un accusé de réception du recours qu'elle avait déposé. «Nous demandons une valorisation de nos diplômes et de nos compétences, avec de meilleures conditions de travail et le droit aux mutations après 6 ans d'un véritable esclavage, qui a entraîné bien de maladies chez la plupart d'entre nous», insistent-elles. La question qui mérite une réponse est la suivante : que fait le syndicat d'entreprise affilié à l'UGTA ?