Les marchés algériens connaissent une flambée générale des prix. A la veille du Ramadhan, prévu pour demain ou après-demain, ce sont notamment les viandes qui sont inaccessibles pour une large frange de citoyens. Le prix du poulet est passé, en quelques jours, de 280 DA à 390 DA le kilo et celui de l'escalope de dinde de 750 à 780 DA. Le prix des viandes rouges (ovine et bovine) dépasse la barre des 1200 DA le kilo et le foie oscille entre 1600 et 1800 DA. Au niveau des marchés d'Alger, les boucheries affichent ces prix, au grand dam des consommateurs qui tentent de gérer le budget familial tout au long du mois sacré. Mais il sera difficile de joindre les deux bouts. Les poissons sont également concernés puisque la sardine est cédée entre 200 et 300 DA, sans parler des autres poissons. Ce genre de viande n'étant certes pas très apprécié sur les tables algériennes, mais cela n'empêche qu'elle constituera un manque. Une augmentation des prix certes habituelle à chaque Ramadhan, mais le citoyen n'arrive pas à en comprendre les raisons. Nombre d'entre eux ne cachent pas leur colère. «La viande est intouchable. Cette semaine, les prix ont augmenté de 100 DA», déclare une ménagère accostée au marché Ali Mellah, dans le quartier du 1er Mai. Les bouchers du marché Réda Houhou et Ferhat Boussad, pour leur part, nient cette flambée et déclarent que «les prix n'ont pas changé depuis le Ramadhan de l'année dernière». La flambée concerne aussi les fruits et légumes. «Hier, j'ai acheté la courgette à 40 DA, aujourd'hui elle est à 60 DA. La carotte est à 80 DA, le citron à 180 DA et les dattes à 380 DA», persifle un banquier croisé au marché. Selon les marchands de légumes, «les prix augmenteront pendant les deux ou trois premiers jours du mois Ramadhan car la demande est forte, mais tout rentrera par la suite dans l'ordre. Les oignons et les pommes de terre étaient à 38 DA le kilo, ce matin au marché de gros, il y a une différence de 12 DA par rapport à hier. Nous, les détaillants, sommes obligés de suivre le marché». D'autres jugent que ce phénomène est dû aux mandataires : «L'agriculteur demande au mandataire de lui vendre un produit à 20 DA. Ce dernier le vend à 60 DA. Il gagne sur chaque produit. Du coup, nous, nous sommes contraints de nous aligner sur ce prix.» Cet argument est loin de convaincre le consommateur qui, lui, éprouve du mal à remplir son couffin quotidien. Certains citoyens n'osent même pas s'approcher des étals pour regarder la mercuriale. Parfois, ils commentent cette hausse vertigineuse des prix. Une vieille dame, attirée par les figues dont le prix est de 170 DA, confie : «Les figues, c'est mon dessert préféré, mais elles sont trop chères. Je dois faire de petits sacrifices pour pouvoir en manger. Au lieu d'acheter un kilo de fruits ou de légumes, on se contente de 500 g... pour passer le Ramadhan.» «Le tableau des prix change du jour au lendemain, d'un marché à un autre. Il faut qu'il y ait des halles comme avant», souligne une autre ménagère rencontrée au même marché.