Le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) a imputé le retard qu'accuse l'amendement du statut particulier des travailleurs de la santé au ministre de tutelle. Nous assistons à la transgression des lois sans président», dénonce le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), qui a saisi le Bureau international du travail (BIT). Son président, docteur Yousfi, a déclaré, hier lors d'une conférence de presse, tenue au sein du siège de ce syndicat à Hussein Dey, que cette organisation internationale a reçu le courrier du SNPSSP ainsi que celui adressé par l'intersyndicale. A son tour, le BIT a saisi le gouvernement algérien pour répondre à ses requêtes. Au niveau du secteur de la santé, «rien ne va. Ce qui se passe sur le terrain n'a rien à voir avec les déclarations officielles». Tel est le constat dressé par Dr Yousfi, président du SNPSSP. Ce dernier a évoqué un dysfonctionnement dans la gestion des établissements hospitaliers qui «s'est généralisé et la situation s'aggrave de plus en plus. La déliquescence continue toujours», a-t-il déploré en évoquant le problème de la pénurie de médicaments. Sur ce problème, le syndicaliste s'est attardé. Dix mois après la réunion interministérielle, la pénurie de médicaments fait parler d'elle. «Un antituberculeux manque actuellement. Celui qui veut nous contredire qu'il vienne sur le terrain», a défié le praticien. «Ce n'est pas les déclarations du ministre qui vont changer la réalité du terrain», a-t-il assuré. Ainsi, d'après Dr Yousfi, la pénurie des médicaments n'est que la partie visible de l'iceberg. A propos de ce problème, le syndicaliste s'est interrogé sur les sommes d'argent déboursées pour «résoudre ce problème» qui persiste toujours. «Les médicaments n'arrivent toujours pas dans les établissements hospitaliers. La pénurie de 89 médicaments a été recensée par les inspecteurs du ministère de la Santé», déclare le conférencier. Et ce, sans compter le manque de médicaments enregistré dans les pharmacies privées (des médicaments dont la pharmacie centrale ne dispose pas, ndlr). Face à cette situation qualifiée de «catastrophique», Dr Yousfi a regretté le silence des hautes autorités, à savoir le président de la République et le Premier ministre interpellés par les syndicats. «Pourquoi laisser un ministre faire ce qu'il veut et déclarer ce qu'il veut», s'est demandé le médecin. Revenant à leur mouvement syndical, le syndicaliste a attesté que les instances de leur syndicat ont été renouvelées. Ainsi, M. Ould Abbès, ministre de la Santé, qui a reproché au syndicat de ne pas avoir de mandat, est informé, en tant que ministre de la Santé et en tant que ministre du Travail par intérim, du renouvellement des instances du SNPSSP. A ce propos, Dr Yousfi a rappelé qu'en mettant fin à leur mouvement de grève le 22 mai dernier, les patriciens de la santé s'attendaient à un nouveau gouvernement pour donner suite à leur action. Deux mois après, «nous sommes face à un mini gouvernement. Ceux qui n'arrivent pas à gérer un secteur se retrouvent à gérer deux secteurs en même temps», dénonce le spécialiste. Dr Yousfi a incombé le retard qu'accuse l'amendement du statut particulier des travailleurs de la santé au ministre de la Santé. Il l'a accusé ouvertement en s'appuyant sur l'amendement du statut particulier des travailleurs de l'éducation. «Est-ce qu'on est face à deux gouvernements, celui qui négocie avec les partenaires sociaux de l'éducation dont l'amendement du statut est publié dans le Journal officiel et celui qui garde l'amendement de statut de la santé dans le tiroir ?», s'interroge le président du SNPSSP.