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Le tourisme dans les pays du Maghreb : approche politique comparée (suite et fin)
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De ce point de vue, le rejet du tourisme comme source complémentaire de revenus serait-elle uniquement d'ordre sociologique et culturel ?
Quelques données chiffrées
Les données fournies par les rapports des plans quadriennaux montrent, notamment pour le second plan, que 43% des investissements étaient consacrés à l'industrialisation. En revanche, le tourisme ne bénéficiera, à la même période, c'est-à-dire durant le second plan quadriennal, que de 1,4%, une part plus faible que celle du premier plan, soit 2,5%.
En termes de données liées aux réalisations, il apparaît que, le rythme des réalisations entre l'Algérie et les pays voisins immédiats, présente des écarts que nous considérons historiquement source de retards en termes d'avancement et de progression du secteur. Ces données, renseignées dans le tableau ci-dessous, s'affichent sans commentaire.
De ce tableau, il ressort que :
• L'Algérie, a une capacité hôtelière très insuffisante et inférieure à celle de la Tunisie et du Maroc.
• La Tunisie prévoit 80 000 lits pour 1976, l'Algérie 42 000 lits pour 1977.
• Les planificateurs algériens avaient prévu, pour 1973, 30 000 lits qui n'ont pas été réalisés à ce jour.
Dans le même ordre d'idées, il est utile de relever que la capacité d'hébergement disponible en 1973, soit 10 381 lits, était essentiellement concentrée au niveau de capitale avec 4 371 lits, suivie d'Oran avec 1 304 lits.
La disponibilité au niveau de l'hôtellerie dite de luxe ne dépassait pas les 552 lits concentrés au niveau de la capitale. Le reste du pays était sous-équipé. L'hôtellerie du Sud était considérée comme élémentaire.
Les raisons principales
Elles proviennent notamment de :
- La déficience en matériaux de construction.
- La nécessité de faire appel à la SNTR (entreprise monopole à cette époque), qui n'arrivait pas à faire face à toutes les demandes que lui imposait ce même monopole.
- Le retard pris dans l'acheminement du matériel acheté à l'étranger (licences d'importation difficiles à obtenir).
- La lenteur du dédouanement.
- La rareté des entreprises compétentes et intéressées par la construction dans le Sud.
- Les coûts de construction supérieurs à ceux des autres pays.
- Les conditions matérielles de réalisation plus favorables dues au manque de concurrence entre les entreprises.
De la restructuration à l'autonomie : quel changement ?
Le secteur du tourisme compte, de nos jours, une soixantaine d'établissements hôteliers toutes gammes confondues. L'ensemble de ce patrimoine était géré par diverses sociétés spécialisées dans le thermalisme et l'hôtellerie urbaine notamment. Ces sociétés connaîtront plusieurs formes de réorganisation, et ce, jusqu'à la mise en place de la restructuration du secteur public en 1982. Cette opération, donnera naissance à une multitude d'entreprises de gestion touristique (EGT). La mission de gestion touristique, objet du logo, consacrée d'ailleurs par les textes portant création, sombrera dans une approche où le vocable «touristique» s'avérera strictement théorique. L'effet commercial du rendement hôtelier prévaudra à la place du «touristique».
Point de tourisme. Plus d'hôtellerie. Une qualité de service amoindrie par l'amenuisement des moyens financiers nécessaires à la formation de l'homme. Ces mêmes entreprises seront «invitées» plus tard à devenir autonomes. Certaines, ayant pignon sur rue du fait de leur emplacement «stratégique», réalisent d'intéressantes performances ; d'autres, en revanche, peinent et rencontrent quelques difficultés. La logique de survie engendrée par la philosophie qui sous-tend l'autonomie, car redevables de résultats au terme des exercices, enfonce ces mêmes entreprises dans une approche strictement commerciale et, bien évidemment, au détriment de la qualité de service.
Ces réformes ont-elles donné l'effet escompté ? Ont-elles amélioré le quotidien des entreprises du tourisme ?
En observant de près les retombées des approches organisationnelles adoptées, avec du recul, il est aisé de comprendre que les diverses variantes d'ordre organisationnel mises en œuvre n'ont apporté aucune amélioration sensible au quotidien de ces entreprises.
Nous sommes face à des sociétés devenues entreprises : ce changement statutaire, quand bien même il s'inscrit dans une logique moderniste, n'a pas apporté la solution la mieux indiquée. Nous sommes face aux mêmes sociétés devenues autonomes, dont le capital est détenu en majorité par l'Etat.
Une autonomie mal définie, mal gérée, mal comprise : l'absence de ligne de démarcation entre ce qui relève du privé et du public aggrave la marge de manœuvre de ces entreprises. Des entreprises qui évoluent au travers d'un statut qui permet de jouir d'une réputation de commerçante, donc privée, tout étant redevables de comptes à l'Etat en sa qualité de propriétaire ! Ce constat est certes de portée générale.Cependant, les retombées de l'autonomie sont différemment perceptibles en fonction du degré de vulnérabilité des entreprises aux aléas des conjonctures et des marchés.
Le secteur le plus touché par les principes élémentaires de l'autonomie reste l'entreprise du tourisme. Sa réaction vis-à-vis du marché, face auquel elle est réputée commerçante, n'est évidemment pas la même que celle des secteurs considérés productifs.
Sur le plan organisationnel, indépendamment de la précipitation dans l'adoption du schéma de réorganisation et de restructuration des entreprises relevant de ce secteur, le schéma adopté s'est appuyé sur une approche strictement géographique, voire politique.
Nous sommes face à un patrimoine d'entreprises créées à partir d'unités hôtelières disponibles dans les wilayas d'implantation qui, elles-mêmes, évolueront cahin-caha, au gré des différentes formes de tutelle mises en place au fur et à mesure. Quelques exemples : EGT Annaba ; EGT de l'Est, EGT de Biskra, de Ghardaïa, de Tam et j'en passe...
La logique qui sous-tendait ce schéma tient compte de paramètres non seulement géographiques, mais claniques. De plus, si ce même schéma répondait à une logique politique d'une époque, il ne l'est plus de nos jours. L'efficience et l'efficacité recherchées à travers cette approche n'ont permis aucune percée significative dans le développement de ces entreprises.
Aussi, faut-il ajouter que l'approche adoptée, quand bien même au travers de laquelle il est recherché de décentraliser l'activité économique, n'a donné naissance qu'à une nouvelle forme de «centralisation». Le pouvoir économique s'est déplacé à l'échelle locale et régionale. L'ossature du schéma, qui est l'unité hôtelière par excellence, supposée être l'unité économique de performance, est reversée dans le patrimoine d'une entreprise qui s'étend sur un territoire géographique. L'effort individuel de l'unité disparaît à la faveur d'une logique d'entreprise.
De plus, la restructuration organique et, plus tard, l'autonomie, n'a pas allégé l'interrelation entre l'entreprise-mère et son patrimoine, mais l'a alourdi davantage compte tenu de l'immensité de l'espace géographique dans lequel évoluent certaines à ce jour.
La notion d'autonomie, si elle a le mérite de donner plus de liberté d'action et d'initiative aux entreprises, n'a été, en revanche, approchée et entretenue que pour donner naissance à des «entreprises cloisonnées» dans des espaces géographiques sans orientation claire. Au nom de l'autonomie mal adoptée, mal comprise, les relations horizontales entre ces entreprises disparaissent.
La mobilité de la ressource humaine en subit les aléas. Nous sommes face à un schéma spécifique en termes de relations interentreprises qui évoluent dans le même secteur.
Cette nouvelle logique marchande qui s'installe, dictée par des nouvelles considérations, amoindrira l'effort d'investissement faute de capacités financières suffisantes, de cash-flows nécessaires. Elle contraindra les entreprises en charge du patrimoine touristique et hôtelier à différer les priorités. L'activité de certaines est maintenue pour des raisons de paix sociale…
Cette nouvelle logique remet au goût du jour le rôle social de l'entreprise en Algérie. A défaut d'investir, elle «reverse» dans un (nouveau) rôle celui de préserver la paix sociale, tout en étant justiciable vis- à vis du code de commerce en matière de faillite. Un paradoxe !
En effet, à défaut d'une stratégie claire en matière de gestion de l'entreprise publique, y compris celle du tourisme, nous sommes tentés de développer l'idée d'un retour à l'entreprise où elle n'est pas seulement «un (ou des) lieu(x) de rencontre du pouvoir politique ( c'est-à-dire l'Etat), de l'économique (pris dans sa dimension classique du marché) mais aussi et surtout un centre de confrontation de deux rationalités à savoir : l'intérêt particulier, c'est-à-dire celui de l'entreprise, de ses dirigeants ; l'intérêt général, c'est-à-dire celui de la collectivité».
Par ailleurs, force est de constater que, la généralisation de l'autonomie «par assimilation», sans tenir compte de la spécificité du tourisme comparé aux secteurs industriels et productifs, constituera le coup fatal pour un secteur extrêmement vulnérable aux aléas sécuritaires, politiques et conjoncturels.
La décennie qui suivra la mise en œuvre de ces réformes, c'est-à-dire 1990 et plus, fera payer à ce secteur le prix fort du risque certain de la disparition de l'Algérie en tant que destination touristique.
Quelques données à titre indicatif
Les données dont nous disposons montrent qu'en 1994, l'Algérie devait accueillir 804 713 touristes (dont 336 226 étrangers) et en 1999, 755 286 (dont 147 611 étrangers) soit une régression de l'ordre de 49 487 touristes.
Comparé aux pays voisins en prenant 1999 comme année de référence, nous sommes face à cette situation. Ces mêmes données, n'ont pas évolué d'une manière significative. En effet, en 2008, l'Algérie devait accueillir 1 740 000 touristes (soit 510 000 de plus par rapport à 2004). Plus de 1,2 million d'entre eux sont des Algériens expatriés. Autrement dit, à peine 500 000 touristes sont des étrangers.En revanche, la Tunisie, la même année 2008, a accueilli près de 7 millions de visiteurs (touristes). Le Maroc, quant à lui, en a reçu 8 millions.Sur le plan des recettes, en 2006, pour l'Algérie, elles s'élèvent à 200 millions de dollars, en hausse de 14,3% par rapport à 2005.
Les infrastructures touristiques
Sur ce plan, il est relevé que les infrastructures héritées des différentes restructurations, ne connaîtront aucune amélioration ni sur le plan du nombre, ni encore moins sur le plan du confort supposé être offert.
Ces entreprises (et les unités rattachées), subiront des missions au nom d'un « tourisme international» au départ puis «interne» ensuite ! Cette dernière option «massifiera» le tourisme à un rythme que même les professionnels sont incapables d'en définir les contours….
Des infrastructures vieillissantes, qui n'ont bénéficié d'aucun plan de développement depuis 1978. Les quelques opérations signalées sont l'œuvre de certaines entreprises jouissant de capacités financières à même de permettre un «relooking» régulier. D'autres, en revanche, faute de moyens, sombrent dans l'abandon. Des unités hôtelières décrépissent. Une telle situation générera des retards considérables ; des décalages sont visibles à l'œil nu.
Cependant, il est réjouissant d'apprendre par les canaux de la presse et des médias que des opérations de «modernisation» et de «réhabilitation» sont engagées. Une opération de bon augure, sachant que, le secteur en a grandement besoin. Des sommes colossales semblent engagées dans un processus qui, au fur et à mesure, complexifie la situation et suscite des questions soulevées (même) par les communs des observateurs, à savoir :
- Faut-il rénover pour, ensuite, attendre la venue des touristes ?
- Sommes-nous en mesure de parler d'un tourisme algérien ?
- ,Ces opérations une fois faites auront-elles le privilège de susciter la destination Algérie ?
Ces interrogations, et tant d'autres, renseignent que :
- Ce secteur est et restera la dernière préoccupation des gouvernants du fait des options stratégiques rentières adoptées.
- Le tourisme semble être l'affaire de quelques institutions. Sa sauvegarde nécessite l'implication de toutes et de tous. Il s'agit d'un ensemble d'acteurs liés les uns les autres.
- Le tourisme c'est surtout le transport, l'éducation, c'est la culture, la société dans sa globalité, en mesure de l'adopter en tant que vecteur de développement, loin du pétrole dans ses dimensions maléfique et bénéfique !
Ouvrages de référence :
- Mimoun Hillali : Du tourisme et de la géopolitique au Maghreb : le cas du Maroc (La Découverte Hérodote - 2007/4 n° 127)
- Jérémy Dagnies : Action publique et développement du tourisme en Europe de l'Ouest : Perspectives historiques et tentative de catégorisation (Facultés universitaires catholiques de Mons) -Congrès de l'ABSP – Louvain-la-Neuve (24 avril 2008)
- N. Widmann : Le tourisme en Algérie (revue Méditerranée n°2/1976)
- P. Anastassopoulos : L'avenir d'une espèce hybride : l'entreprise publique in Revue française de gestion (janvier- février 1977)


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