Fraîchement installé à la tête de la wilaya de Aïn Defla à la faveur du dernier mouvement des walis, Hadjeri Derfouf avait agréablement surpris les membres de la presse locale en adoptant une franchise de ton plutôt rassurante pour la corporation. «La presse a un rôle à jouer et les responsables ne doivent pas penser que les articles de presse relevant des défaillances ont pour but de leur nuire», avait-il alors indiqué. Aujourd'hui, il semble que certains écrits journalistiques dérangent le chef de l'exécutif, au point de l'amener à dicter lui-même des consignes aux membres de la presse locale. Saisissant l'occasion d'une sortie sur le terrain, Hadjeri Derfouf lancera : «Au lieu de révéler uniquement les défaillances de tel ou tel secteur, pensez également à écrire sur nos réalisations.» Et d'énumérer une série de projets entrepris dans le domaine des travaux publics. Puis, nous prenant à témoins, il brandira d'un ton menaçant le spectre de la justice à ceux qui, à ses yeux failliraient à leur rôle. Comme on le constate, on est loin du discours officiel qui prône la transparence dans ce domaine et la disponibilité des pouvoirs publics à faciliter l'accès à l'information. Dans la wilaya de Aïn Defla, des cellules de communication se pressent de présenter leur bilan d'activité et se gardent bien de révéler des affaires importantes ou compromettantes. Néanmoins, on ne manquera pas de rappeler que lors d'une visite d'inspection et de travail effectuée dans la wilaya de Aïn Defla, Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avait rendu un vibrant hommage à la presse locale, dont un journaliste qui avait signalé le retard considérable dans les travaux de réalisation d'une structure pédagogique pouvant compromettre sérieusement la rentrée universitaire au campus de Khemis Miliana. Un exemple à suivre.