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PASCAL BONIFACE (Directeur de l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS))
« La lutte antiterroriste impuissante... »
Publié dans El Watan le 11 - 09 - 2004

Trois années se sont écoulées depuis les attentats contre le Pentagone et le World Trade Center. Pensez-vous que le monde a pris, depuis cet événement meurtrier, la juste mesure de la menace terroriste ? Oui et non. C'est oui dans le sens où chacun est aujourd'hui conscient de cette menace terroriste. Toutefois, les moyens permettant d'en venir à bout ne sont pas tout à fait mis en place. Il y a, de mon point de vue, une assez bonne appréciation du danger, mais certainement une appréciation inexacte des moyens de lutter contre ce danger.
L'opposition à la guerre en Irak manifestée par de nombreux Etats européens révèle justement une différence d'approches entre l'Europe et les Etats-Unis concernant la démarche à suivre pour juguler la menace terroriste. Pourriez-vous nous dire en quoi se distinguent les deux approches ? Globalement, l'approche américaine est purement militaire. Elle est basée sur la force et la puissance. L'approche européenne, formulée bien avant la guerre d'Irak, admet évidemment la nécessité des réponses militaires. Celles-ci sont indispensables. Néanmoins, ces réponses seront impuissantes si elles ne sont pas accompagnées de moyens politiques et de solutions politiques.
Concrètement, comment le politique peut-il aider à faire reculer le terrorisme prôné par Al Qaîda ? Cela passe par l'amélioration des relations entre le monde arabe et le monde occidental. Dans ce cas, il s'agit notamment de trouver une voie de règlement à la question israélo-palestinienne. Le fait de mettre l'accent principalement ou uniquement sur la force militaire ne peut aboutir qu'à une impasse tragique. A l'échelle des pays, le succès de la démarche adoptée par l'Algérie pour écarter la menace terroriste conforte cette nécessité d'agir sur les plans sécuritaire, politique et social.
Lorsque vous évoquez l'état actuel des relations internationales, vous préférez utiliser l'expression de « chaos mondial » à celle d'« ordre international ». Qu'est-ce qui motive ce choix ? Le matin, lorsque nous ouvrons le journal, nous n'avons pas l'impression, franchement, que l'ordre règne dans le monde. Les nouvelles nous parvenant de l'extérieur portent régulièrement sur de nouveaux affrontements, de nouvelles violences, des attentats et des prises d'otages. A partir de là, nous avons l'impression que personne ne maîtrise réellement les évènements. Qui en a la charge, qui est responsable de cela ? Le constat est là : même la première puissance mondiale paraît impuissante à régler ne serait-ce la question irakienne. Et justement, par rapport à l'Irak, je me demande comment il est encore possible de parler d'ordre tant les violences y sont quasi quotidiennes et tendent à redoubler de férocité. C'est un processus que plus personne ne semble maîtriser et qui donne l'impression de filer. C'est la raison pour laquelle je parle de chaos mondial.
L'Europe et les pays de la rive sud de la Méditerranée ont-ils un rôle à jouer pour mettre fin à ce « chaos » caractérisant les relations internationales ? Le choc des civilisations peut-il être évité ? Le fait que de nombreux pays européens se soient séparés sur la guerre d'Irak comme sur la question israélo-palestinienne de la diplomatie américaine montre bien que l'opposition entre le monde musulman et le monde occidental n'est pas inéluctable et n'est pas globale. Il y a des divergences d'interprétation autour de ces questions. De mon point de vue, il est très important de montrer au monde arabe et au monde musulman que tout le monde ne partage pas la grille de lecture des néoconservateurs américains. Il est important aussi de montrer que le dialogue et l'entente sont possibles entre ces deux mondes. La Méditerranée devient, dans cette optique, un enjeu essentiel. Il incombe à l'Europe d'aider les pays de la rive sud de la Méditerranée à se développer, car nous savons que ce sont, entre autres, les problèmes sociaux qui sont à la base des frustrations. Cela n'est pas uniquement une question de morale, mais il y va également de l'intérêt de l'Europe. Cela dans le sens bien compris en realpolitik.
Le dialogue dont vous parlez ne risque-t-il pas d'être gêné par le décalage existant entre les opinions et les gouvernements arabes, sachant que beaucoup de ces derniers sont réputés proches de Washington ? Les gouvernements proaméricains dans les pays arabes ont besoin d'une aide européenne pour montrer à leurs opinions qu'ils ne sont pas prisonniers. Ils ont besoin de maintenir le dialogue avec les Européens. Il revient maintenant aux Européens de prendre avantage de cette situation pour développer leurs relations avec les pays arabes. Cela permettrait aussi d'aider les pays arabes à sortir d'un isolement, d'un face-à-face bilatéral qui est actuellement en leur défaveur. Un pays arabe engagé seul dans un dialogue bilatéral avec les Etats-Unis est relativement impuissant. Dans ce sens, même les pays arabes dont les diplomaties sont relativement proaméricaines sont désireux d'avoir une sorte d'alternative au tout-américain. C'est dans ce sens-là qu'il faut travailler.


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