Le Syndicat national des magistrats (SNM) s'est doté d'un nouveau bureau. Toutefois, il a conforté Djamel Aïdouni au poste de président. En effet, des tractations ont poussé, jeudi dernier, les candidats au poste de président à abandonner la course, pour laisser la voie libre à Djamel Aïdouni, magistrat à la cour d'Alger qui assurait l'intérim depuis plus de deux ans. L'assemblée générale, tenue à l'hôtel Riadh, à Alger, qui s'annonçait houleuse et décisive, s'est finalement déroulée dans le calme le plus total. Pourtant, dans les couloirs, les avis des uns et des autres divergent complètement. La présence de Abdelmadjid Sidi Saïd, patron de l'UGTA, accompagné de son chargé à l'organique, à cette rencontre n'a pas été très appréciée car il est reproché au premier responsable de la centrale syndicale « de considérer les syndicats autonomes comme des adversaires et non comme des alliés. » Tayeb Louh, actuellement ministre du Travail, a été, quant à lui, invité en tant qu'ancien membre fondateur du SNM. Dans une allocution prononcée à l'ouverture des travaux, il a lancé deux messages. Le premier concerne l'exercice du droit syndical. Dans le deuxième message, Tayeb Louh a rappelé aux magistrats « l'importance » de leur rôle dans la mise en application des dispositions de la charte pour la paix, tout en les exhortant à s'investir dans cette nouvelle mission. Les travaux de cette assemblée générale ont commencé par la lecture du rapport moral et financier, avant de passer au débat. Les intervenants ont souligné ainsi la nécessité d'avoir un siège autonome et la révision de certains articles de son statut. D'autres juges ont plutôt fait état des problèmes engendrés par les cycles de formation obligatoire de la langue anglaise et de l'informatique, et dénoncé le système de notation des magistrats, notamment anciens, par les présidents de cour, souvent jeunes et inexpérimentés. Certaines interventions très pertinentes ont soulevé les carences en matière de nomination par la chancellerie dans les postes de responsabilité judiciaire. « Ce sont souvent des nominations qui ne répondent à aucun critère de compétence ou d'expérience. Elles sont basées sur les connaissances, le régionalisme ou l'allégeance ». L'après-midi a été consacrée à la révision de certains articles du règlement intérieur du SNM, notamment celui relatif à la durée du mandat du bureau revu à trois ans, au lieu de deux ans. L'assemblée générale a plébiscité Djamel Aïdouni, magistrat à la cour d'Alger, pour un second mandat de trois ans, avant d'élire les dix membres du bureau national. Il s'agit de Moussa Boussouf (qui a eu le plus grand nombre de voix), magistrat au Conseil d'Etat et au CSM, Rouamia Ammar, de la Cour suprême, Kamel Himeur, de la cour de Mascara, Sekka Kouider, de la cour d'Oran, Reda Lounissi, de la cour de Béjaïa, Djebari Abdelmadjid, de la cour de Guelma, Hadjou Belaïd Ahmed, de la cour de Chlef, Bendelaâ Ahmed, de la cour de Tiaret, Belgataât Guettich, de la cour de M'sila, et de Amour Youcef, de la cour de Tizi Ouzou. Dans la déclaration finale de cette assemblée, les magistrats ont adopté plusieurs recommandations.