La Chine doit rééquilibrer son modèle de croissance vers plus de consommation des ménages. Malgré un sixième trimestre consécutif de ralentissement de l'activité en Chine, avec une progression du PIB de 7,6% entre avril et juin contre 8,1% au cours des trois premiers mois de l'année, la croissance de l'économie chinoise devrait «accélérer durant la deuxième moitié de l'année». C'est ce que prévoit le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport rendu public hier. Selon cette institution, la politique mise en œuvre par ce pays «devrait continuer à être adaptée aux objectifs de croissance fixés pour cette année». Et d'ajouter que «dans l'éventualité d'une dégradation des perspectives extérieures, la Chine dispose de vastes marges de manœuvre pour répondre avec force, en recourant à la politique budgétaire comme ligne de défense principale». Le FMI relève que «les autorités s'inquiètent des perspectives à l'étranger, en particulier du risque d'une aggravation de la crise dans la zone euro et de l'absence de mesures suffisantes pour y répondre». Le FMI se veut plus rassurant que dans ses «Perspectives pour l'économie mondiale» mises à jour la semaine dernière. Le Fonds avait alors souligné «des risques extrêmes d'un atterrissage brutal en Chine», après avoir abaissé ses prévisions de croissance à 8% en 2012 – la plus faible progression annuelle depuis 1999 – et à 8,5% en 2013. En cause, l'atterrissage «en douceur» voulu l'an dernier par les autorités chinoises pour lutter contre l'inflation et éviter une surchauffe dans le secteur immobilier, qui a rencontré des vents contraires plus forts que prévu à cause de l'aggravation de la crise dans la zone euro. Une nouvelle montée en puissance de la crise de la dette est d'ailleurs pointée du doigt comme le principal risque extérieur pesant sur l'économie chinoise. Côté inflation, le FMI pense qu'elle devrait «rester comprise entre 3 et 3,5% cette année et tomber entre 2,5 et 3% en 2013», selon le rapport. Concernant ses échanges avec l'étranger, la Chine a déjà réalisé, selon le FMI, «des progrès substantiels dans le rééquilibrage externe» de son économie, en réduisant son excédent des comptes courants, tombé d'un pic de 10,1% en 2007 à 2,8% en 2011. Le FMI considère aussi que la monnaie chinoise (le yuan) n'est plus que «modérément» et non plus «substantiellement» sous-évaluée. Le chef de mission du FMI en Chine a enfin appelé Pékin à rééquilibrer son économie pour accorder plus de place à la consommation et moins à l'investissement et aux exportations. «Le rééquilibrage interne est maintenant une priorité», a-t-il souligné, alors que la part de l'investissement dans l'économie chinoise atteint près de 50% du PIB, ce qui «crée de larges excédents de capacités dans l'économie». Le taux d'utilisation de ces capacités, notamment industrielles, «est tombé d'un peu moins de 80% avant la crise à environ 60% aujourd'hui», d'après le rapport. Pour rééquilibrer son modèle de croissance vers plus de consommation des ménages, la Chine doit «s'assurer que les fruits de la croissance soient distribués largement et de façon équitable» au sein de la population.