L'annulation de la dette contractée par l'Algérie auprès de la Russie est une première, selon le secrétaire général de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF), contacté hier par téléphone. C'est la première fois qu'un tel accord est signé avec un pays créancier de l'Algérie, a-t-il indiqué. Jusqu'à présent, il était question de la transformation de la dette en investissements, comme cela avait été la cas avec la France, l'Italie et l'Espagne. Le remboursement d'une partie de la dette s'est également effectué par anticipation, mais jamais par annulation en contrepartie d'un contrat d'achat d'équipements. La Russie, rappelons-le, a consenti à effacer la dette algérienne estimée à 4,7 milliards de dollars contractée durant les années 1960 et 1970. L'Algérie s'est engagée, pour sa part, à acheter pour un montant équivalent des équipements et services russes. D'ailleurs, des contrats de livraison d'avions de combat, pour plus de 3,5 milliards de dollars, ont été conclus vendredi dernier. M. Benkhalfa a souligné que la particularité de ce contrat ne réside pas uniquement dans la technique mais aussi dans le montant qu'il a qualifié d'« important ». Cette opération aura « un impact plus grand sur le stock de la dette » que les remboursements par anticipation ou par reconversion. Le montant de la dette effacée par la Russie représente environ 25% de la dette totale extérieure algérienne, qui se montait à 16 milliards de dollars au début de l'année. L'Algérie avait déjà signé des contrats pour la reconversion d'une partie de sa dette envers certains pays en projets d'investissements, a rappelé M. Benkhalfa. Dans ce cas précis, « la dette est rachetée par les opérateurs des pays concernés qui deviennent ainsi créanciers de leurs gouvernements et investissent en Algérie », a-t-il expliqué. D'après lui, « le stock de la dette algérienne est en train de fondre ». Le gouvernement et les entreprises algériennes « ne s'endettent plus », a-t-il relevé. Il n'y a donc plus de dettes nouvelles qui alimentent le stock de la dette qui est arrivé, selon le SG de l'ABEF, à « un seuil soutenable ». Notre interlocuteur estime que cette tendance baissière va persister. La première conséquence de la diminution de la dette extérieure de l'Algérie est « l'augmentation des capacités du marché financier interne », a-t-il souligné encore. Les banques dont les ressources avaient atteint les 2000 milliards de dinars début 2005 seront plus aptes à accorder des crédits, a-t-il avancé.