La main-d'œuvre se traduit par la possibilité pour les travailleurs d'exercer leur profession là où il existe des possibilités d'emploi. En Algérie par exemple, le nombre de travailleurs étrangers dépasse les 32 000 personnes représentant 105 nationalités, selon les statistiques officielles. La répartition des travailleurs étrangers par secteur d'activité montre que 51% de la main-d'œuvre étrangère ont investi le BTPH, 41,2% l'industrie, particulièrement les hydrocarbures, 3,6% le secteur des services et 0,2% l'agriculture. Quant au tableau des qualifications, il révèle que 23% des travailleurs étrangers sont des cadres supérieurs. Les Chinois constituent la communauté étrangère la plus importante avec 45% des effectifs, suivis des Egyptiens (11%), des Italiens (3,5%), des Philippins, des Américains, des Français et des Canadiens, dans une proportion de près de 3% pour chacune de ces nationalités. Cela nous mène à poser la question suivante : où est la main-d'œuvre algérienne dans tout ça, y a-t-il pas vraiment de main-d'œuvre qualifiée ? La réponse est complexe dans le cas de notre pays, le chômage persiste, mais la réalité du marché de l'emploi n'est pas simple. Aujourd'hui, il est difficile de trouver de la main-d'œuvre disponible pour tous les chantiers en cours. En effet, des milliers de jeunes Algériens sont au chômage alors que les entreprises du bâtiment connaissent une pénurie de main-d'œuvre au point qu'elles n'excluent pas le recours à des ouvriers étrangers. La situation est telle que certains entrepreneurs se trouvent parfois dans l'obligation d'arrêter momentanément les travaux sur les chantiers, par faute d'ouvriers qualifiés, d'où les retards enregistrés dans la réalisation des projets lancés ici et là. Ce qui ne sera pas une mince affaire sachant que les métiers du bâtiment n'attirent plus personne de nos jours, surtout pas les jeunes. "C'est un véritable problème", reconnaît un responsable au ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. "Mais des mesures ont déjà été prises et d'autres le seront incessamment pour le régler. De toutes les manières, ce n'est pas cela qui va nous empêcher de réaliser le programme de 1 million de logements d'ici à 2009", ajoute-t-il. Une chose est sûre en tout cas : il faudra faire preuve de beaucoup d'ingéniosité pour convaincre les jeunes, qui ne rêvent que de devenir businessmen ou chefs d'entreprise, d'embrasser une carrière de maçon, de ferrailleur ou de plâtrier. Même l'argument pécuniaire ne les fait pas "flancher". Et pour cause : les chômeurs, du moins la plupart, savent qu'un carreleur peut gagner jusqu'à 4 000 DA par jour, qu'un maçon touche en moyenne 40 000 DA par mois et qu'un coffreur est payé 1 200 DA/jour. Pour autant, peu d'entre eux sont tentés par ces métiers "sales, pénibles et peu valorisants". C'est dire combien il est difficile de changer les mentalités, cela concerne seulement le secteur du bâtiment.