Depuis quelques années, les nuits de Ramadhan se suivent et se ressemblent, non pas par l'animation nocturne qui les caractérise, mais par cette espèce de commerce illégal ayant fait son apparition sur la voie publique. Face au laisser- faire qui perdure, des gargotes à ciel ouvert sont venues s'installer sur les trottoirs avec toute une armada d'ustensiles de cuisine. Au mépris de toute règle d'hygiène ou de conservation des produits exposés, l'on y propose des sandwichs de frites, merguez, brochettes et du bourak. Le tout est grillé et mijoté sur la place publique en l'absence des services d'hygiène. Le décor est d'ailleurs le même partout où cette activité, qui ne cesse de faire des émules parmi les jeunes oisifs et chômeurs, a pris forme. Ignore-t-on les graves risques d'intoxication alimentaires que peut engendrer cette dérive alimentaire ? Peu importe la réponse, puisque une clientèle, composée essentiellement de jeunes, est toujours là pour faire tourner les affaires. Il y a quelques semaines, un jeune homme de 38 ans a trouvé la mort par intoxication alimentaire et un deuxième, plongé dans un coma profond à l'EPH de Jijel, lutte contre la mort. Ces deux victimes ont consommé un produit avarié à base de viande dans une gargote à Beni Ferguène, au nord-est de la ville d'El Milia. Le diagnostic de cette intoxication est formel: botulisme. En dépit de cette affaire, rien ne semble se faire pour dissuader les vendeurs de produits alimentaires sur la voie publique. Le hic est que cette activité semble prendre de l'ampleur dans la mesure où des jeunes de quartiers se mettent de la partie en installant des bicoques en guise de gargotes. Boissons gazeuses, café, thé et jeux de cartes et de dominos viennent mettre de l'animation et le tour est joué pour vendre toutes sortes de sandwichs douteux.