Depuis sa dotation en éclairage public, le boulevard longeant la plage de la ville de l'ex-Rocher noir est devenu le point de prédilection des milliers de personnes en quête de détente et de fraîcheur. L'endroit s'est imposé comme la destination préférée de tous les habitants de la région. Des familles, des couples, des jeunes et moins jeunes s'y rendent chaque soir en raison notamment de la chaleur humide qui caractérise les villes côtières. Cette artère connaît une affluence record depuis le début de la saison estivale. L'ambiance, empreinte de sérénité, s'empare des lieux jusqu'à une heure tardive de la nuit. «Parfois, j'y reste jusqu'à 2h du matin. Je prends le s'hor ici et je rentre au bercail. Que veux-tu que je fasse ? Il n'y a aucun autre endroit où on peut se détendre tranquillement», lâche un jeune des Issers. Ces randonnées nocturnes ont été rendues possibles grâce aux travaux d'électrification entrepris par les autorités locales en été 2011. Une dizaine de grands poteaux électriques, réalisés à coups de millions de dinars, ont fini par rendre les nuits de ce lieu d'attraction de masse très animées. Une aubaine pour les visiteurs, notamment les amoureux de la grande bleue qui trouvent leur plaisir à faire une virée vers la plage pour se dégourdir les jambes ou faire trempette. «On dit qu'ils ont déboursé plus de 2 millions de dinars pour chaque poteau, mais cela aura au moins servi à quelque chose. Sinon, les autres dépenses n'ont eu aucun impact sur le quotidien des Boumerdassis», glisse Mahmoud, qui se plaint du racket pratiqué par les concessionnaires des plages. Les baigneurs sont sommés de payer au moins 500 DA pour pouvoir prendre place sur le rivage. «Le parasol est cédé à 300 DA, une table avec 2 chaises à 200», a-t-on appris sur place. Ce phénomène qui a pris de l'ampleur n'a suscité encore aucune réaction de la part des représentants de la société civile. Le comble, c'est que la plupart des exploitants de ces espaces, censés être publics, ne s'acquittent que rarement des frais du loyer. «Cette saison, nous avons été intransigeants. Les concessionnaires sont obligés de payer le loyer après chaque fin de mois sous peine de résilier leurs contrats», indique le nouveau directeur du tourisme. Autre anomalie, la plage n'est pas dotée de douches dignes de ce nom ni de toilettes. Un problème qui pousse les baigneurs à se laver à même la chaussée à l'aide de bouteilles remplies d'eau de mer. Faute de poubelles, les bouteilles sont jetées par la suite sur les trottoirs et non loin des tentes où l'on vend divers objets d'artisanat. Là, les familles ont l'embarras du choix entre les articles sculptés sur bois, la céramique, la vannerie, des bijoux et des habits traditionnels et des objets de décoration… une véritable industrie qui a le vent en poupe en raison de l'absence d'une stratégie de développement de ce créneau. Les randonneurs en quête de fraîcheur nocturne peuvent également s'offrir des tasses de thé proposées par nos concitoyens du Sud, comme ils ont la possibilité de s'attabler carrément au niveau des jolies terrasses faisant face à la maison de la culture baptisée du nom de l'auteur du Fleuve détourné, Rachid Mimouni. Cet établissement qui domine le mythique site de l'ex-Rocher noir a concocté un riche programme artistique pour ce mois de Ramadhan. De nombreuses soirées y ont déjà été animées par des troupes folkloriques et d'autres seront présentées dans les jours qui viennent par Mourad Djaâfri, Hassnaoui Amchtouh et Kara. Cela, en sus d'autres spectacles de théâtre et projections prévus avant la fin de ce mois de carême. L'ambiance durant ce mois de jeûne est constatée également du côté du boulevard de l'Indépendance. Une artère large, très propre et bien aménagée, qui est fréquentée surtout par les consommateurs de glaces et les résidants du sud de la ville. Ce boulevard, qui s'étend de l'université M'hamed Bougarra jusqu'au siège de la sûreté, est connu aussi pour être l'un des endroits les plus sécurisés de la wilaya. C'est peut-être la raison du flux qu'il connaît durant ces nuits de grande chaleur