Le plan de sauvetage, doté de 135 milliards de dinars (2 milliards de dollars), devrait permettre un assainissement total des dettes des entreprises du secteur. Aujourd'hui, la part du textile dans le PIB est inférieure à 2%, selon les chiffres de l'ONS. Le plan de redressement initié par les pouvoirs publics, en mars 2011, au profit du secteur de l'industrie manufacturière du textile et du cuir, ne semble toujours pas amorcer un début de relance. Pis encore, plusieurs entreprises relevant du secteur sont aujourd'hui en panne d'approvisionnement en matières premières et ne fonctionnent que sur le peu de matières récupérées dans les stocks.Le coton, produit de base, n'est plus livré aux unités de production depuis plus d'une année. «Si les choses continuent ainsi, ces unité seront dans l'obligation de mettre la clé sous le paillasson et, de ce fait, 12 000 travailleurs se retrouveront à la rue», nous dit Amar Takjout, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du textile et du cuir (FNTTC-UGTA). Pourtant, de l'argent frais a été injecté pour revitaliser ce secteur moribond. Théoriquement, le plan de sauvetage, doté de 135 milliards de dinars (2 milliards de dollars), devrait permettre un assainissement total des dettes des entreprises du secteur. Il prévoit 3,9 milliards de dinars pour prendre en charge la dette fiscale, 54,4 milliards pour le rachat du découvert bancaire enregistré auprès de la Banque nationale d'Algérie, 9,7 milliards pour le rachat de la dette d'investissement et 1,3 milliard pour le paiement des dettes envers le liquidateur, le reste de la manne étant consacré à l'investissement et au développement de l'outil de production. A ce titre, la branche textile bénéficie d'un plan d'investissement de 23,9 milliards de dinars, celle de la confection de 7,4 milliards, le secteur du bois de 5,4 milliards et enfin la filière cuir de 2,8 milliards de dinars. Cependant, la situation dans laquelle se trouvent ces entreprises ne semble pas témoigner d'un quelconque début de relance. Bien au contraire, les dernières statistiques de l'Office national des statistiques (ONS) montrent que la production dans les industries textiles a connu, en 2011, une tendance baissière avec plus de 13%. Il faut dire, cependant, que l'environnement dans lequel les entreprises du textile évoluent est aujourd'hui des plus défavorables. La Fédération nationale du textile soutient que la production de la confection-bonneterie a été divisée par 2,5 en deux décennies. Conséquence : une perte de 80 000 emplois durant la même période en raison de la faillite des entreprises publiques et privées. Actuellement, le secteur public, qui produit 20 à 25 millions de mètres linéaires annuellement, ne couvre que 5% du marché national dont la demande avoisine les 100 millions de mètres linéaires/an. La raison de cette faillite est liée, selon des opérateurs du secteur, à deux facteurs : le dérèglement du marché du textile local ; ensuite, la concurrence déloyale et la contrefaçon qui inondent le marché national. Du coup, l'Algérie se tourne vers les produits d'importation, souvent en provenance des pays asiatiques, en particulier de Chine. Coût des importations : 6 milliards de dinars (80 millions de dollars) par an. Aujourd'hui, la part du textile dans le PIB est inférieure à 2%, selon les chiffres de l'ONS.