Fin de mission à partir d'aujourd'hui pour les centres de transfusion sanguine Des centres de wilaya, hors hôpitaux, seront créés pour assurer le don, la collecte, la préparation, le contrôle, le stockage et la distribution des produits sanguins aux hôpitaux. Les centres de transfusion sanguine seront désormais retirés des hôpitaux. Il n'y aura plus de transfusion sanguine dans chaque hôpital, mais un centre principal par wilaya, selon le directeur général de l'Agence nationale du sang, le Pr Kamal Kezzal. La promulgation du décret exécutif n°09-258 du 11 août 2009, relatif à l'Agence nationale du sang et qui prendra effet à partir du 11 août, met en place, a-t-il souligné, un nouveau schéma organisationnel du réseau national du sang, à travers un certain nombre de dispositions, notamment la définition de l'agence comme opérateur exclusif en matière de sang en Algérie dont dépendront directement toutes les structures de transfusion sanguine et l'individualisation de l'activité du sang. «Des centres de sang de wilaya, des structures hors hôpitaux, spécifiques à l'activité de collecte, de traitement et de distribution du sang au niveau de chaque wilaya du pays seront créés. Ce qui implique une meilleure gestion du système d'approvisionnement et une meilleure prise en charge des donneurs de sang», a-t-il précisé. Ces centres seront donc chargés du don, de la collecte, de la préparation, du contrôle, du stockage et de la distribution des produits sanguins aux hôpitaux. «Il y aura ainsi des banques de sang au sein des hôpitaux. Ces banques, qui dépendront du centre de wilaya, auront deux missions principales, à savoir la collecte du sang qui sera adressée au centre de wilaya pour la préparation des produits sanguins et leur distribution aux services cliniques», a indiqué le Pr Kezzal. Et de signaler que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, dans le cadre du plan quinquennal établi pour la période 2006-2009 et qui se poursuit pour 2010-2014, a initié la construction, hors hôpital, de 12 centres de wilaya. «Deux centres sont déjà opérationnels au niveau des wilayas de Sétif et Béchar, sept le seront avant la fin de l'année 2012 au niveau des wilayas d'Oran, Constantine, Sidi Bel Abbès, Tizi Ouzou, Batna, Boumerdès et Tipasa et les centres d'Alger, Annaba et Tlemcen le seront au début de l'année 2013. A signaler que le centre d'Alger, situé à Chéraga, sera capable de traiter 100 000 dons par an», a-t-il ajouté et de préciser que d'autres centres sont également prévus avec des équipements spécifiques, et ce, que ce soit pour la collecte, la préparation, le contrôle, le stockage ou la distribution des produits sanguins. «Ils sont dotés aussi bien de véhicules de collecte du sang que de véhicules pour le transport du sang. A signaler l'acquisition récente de 24 véhicules de collecte du sang auprès de la SNVI. Ces véhicules sont opérationnels au niveau du territoire national. Actuellement, le parc des véhicules de collecte compte 59. Nous ne disposions que de 12 en l'an 2000. Par ailleurs, nous allons acquérir 25 véhicules pour le transport du sang et 22 de collecte de sang. L'évacuation des CTS des hôpitaux posera un sérieux problème pour la sécurité transfusionnelle, estiment les spécialistes. «La prise en charge des malades sera plus complexe, notamment pour certains malades spécifiques tels que les thalassémiques qui ont besoin d'une disponibilité importante et des produits de qualité en culots globulaires», s'inquiète un spécialiste en hématologie à Alger. «L'éloignement entre un centre de transfusion et l'hôpital où sont pris en charge des malades causera d'énormes problèmes que ce soit pour le personnel ou pour les patients», s'inquiète-t-il. Le Pr Meriem Belhani, chef du service d'hématologie à l'hôpital de Beni Messous, estime qu'«un centre de transfusion sanguine fait partie d'un ensemble, il est en relation avec tous les acteurs de la transfusion sanguine. Elle estime que la politique prônée ne peut pas s'appliquer à la réalité du terrain, et la vie du patient en dépend malheureusement», a-t-elle résumé la situation avant de souligner que le travail au niveau d'un CTS est une lourde tâche. «Rien ne doit être laissé au hasard. Au niveau du centre, nous avons tout fait pour améliorer les conditions et surtout assurer la sécurité des malades. Il n'y a plus de contamination de l'hépatite C chez nous. Nous tenons un registre des transfusions. Il faut s'assurer que les tests avant utilisation pour éviter les incompatibilités ont été faits et rendre obligatoires les déclarations d'accidents transfusionnels ou effets secondaires. L'erreur est humaine, tous les services doivent avoir un registre de transfusion pour assurer la traçabilité», a-t-elle indiqué, avant de regretter qu'aucune enquête n'a été réalisée dans les CTS au niveau national. Pour elle, les dispositions de ce nouveau décret compliqueront davantage la situation en matière de la conservation et la sécurité transfusionnelles et la prise en charge des malades.