Stratégie n L'Agence nationale du sang compte mettre à niveau l'ensemble des centres nationaux de transfusion sanguine pour palier le manque de groupes sanguins rares. Le taux national des donneurs de sang est en moyenne de 11,5%, dépassant même la norme arrêtée par l'OMS qui est de 10%. Toutefois, cela ne signifie pas que notre pays est à l'abri d'un manque de ce produit vital, car ce taux diffère d'une région à une autre. «Dans certaines wilayas on constate une autosuffisance, alors que dans d'autres le nombre de donneurs est nettement insuffisant», a indiqué, hier, le Pr Kezzal, directeur général de l'Agence nationale du sang lors d'une conférence de presse, animée avec Kadour Gherbi, le président de la Fédération algérienne des donneurs de sang, à Alger. S'exprimant à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des donneurs de sang, le Pr Kezzal a dévoilé la nouvelle stratégie de son agence pour réaliser l'autosuffisance dans l'ensemble des Centres de transfusion sanguine algériens notamment en ce qui concerne certains groupes sanguins rares à l'instar de groupes «négatifs» (A-,B-,O-...) et également certaines composantes du sang comme le calot globulaire, le plasma frais congelé et les plaquettes. «Nous allons mettre un fichier national et des fichiers régionaux des donneurs réguliers de sang dans chaque centre pour identifier les différents besoins en matière de groupes et de composantes du sang», affirme-t-il en rappelant que le nouveau décret exécutif de l'année passée, relatif à la transfusion sanguine, notifie que la collecte de sang doit se faire en dehors des hôpitaux. De ce fait, poursuit-il, des centres de collecte, de stock de sang et de séparation de sang en différents composants, dotés des véhicules climatisés de transfusion sanguine, ont été lancés, dont certains sont déjà opérationnels alors que d'autres le seront d'ici à la fin de l'année. Revenant, par ailleurs, sur le nombre de dons réalisés l'an dernier, le directeur de l'Agence nationale du sang a précisé qu'il est de l'ordre de 409 000 dons dont plus de 65% sont des dons de bénévoles, contre moins de 35% des «contreparties», parvenant de donneurs familiaux. «L'objectif est de moins recourir aux donneurs familiaux qui faisaient l'essentiel des dons dans les années 90», dira-t-il. Cependant, cela ne peut pas se faire, estime-t-il, sans la sensibilisation de la population notamment au sein de la catégorie des jeunes qui représente la plus grande frange de la société. La Fédération souhaite être aidée n La sensibilisation est le rôle des associations activant au sein de la Fédération nationale des donneurs de sang. Toutefois, la fédération qui a fait un travail remarquable jusque-là en fédérant plus de 80 000 donneurs réguliers et plusieurs milliers d'occasionnels, se plaint, selon son président, du manque de moyens pour assurer un travail continuel. «Hormis le véhicule qui nous a été offert par l'OMS et qui, seul, ne suffit pas à sillonner beaucoup d'endroits, nous ne disposons d'aucun autre moyen de travail…», déplore le président de la Fédération algérienne des donneurs de sang en souhaitant l'intervention des autorités pour aider son organisation à accomplir cette mission humanitaire. Pour sa part, M. Ouahada, membre fondateur de la fédération, a souligné l'absence, à chaque fois, de la Fédération algérienne au congrès de la Fédération internationale des donneurs de sang, dont elle est membre, faute d'une prise en charge des autorités, et ce, au moment où des pays, considérés très pauvres, comme le Bangladesh, assistent régulièrement à cet événement international.