Juste après la clôture des Jeux olympiques de Londres, le secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports, Kamel Guemmar, a accepté de nous recevoir pour donner son appréciation sur la participation algérienne et la nouvelle approche de la politique sportive entreprise depuis septembre 2009. - Monsieur le secrétaire général, avez-vous le même sentiment que le simple citoyen sur la régression du sport algérien après notre participation aux JO de Londres ?
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette opinion. Il y a de bons athlètes qui émergent et qu'il faut accompagner, ils peuvent faire mieux à l'avenir. Aujourd'hui, les exigences sévères du CIO sur les conditions de participation aux JO ont fait que le nombre d'athlètes participants a diminué, et de ce fait, leur présence constitue déjà une performance. Il faut admettre que même les Etats-Unis, qui ont participé avec plus de 400 athlètes, n'ont pas tous gagné des médailles. Le recul constaté est le fruit du changement brusque opéré en Algérie au début des années 1990 sur tous les plans, qui a eu des répercussions sur le sport entre autres. Par contre, les Morceli, Boulmerka, Soltani, Benida Merah et les autres sont les derniers fruits de la réforme de 1977. Avec la nouvelle approche de la politique sportive adoptée par le gouvernement en septembre 2009, on espère de meilleurs résultats à l'avenir. Faudrait-il encore que le programme soit réalisé à temps sachant que seul un travail collectif peut faire avancer les choses.
- Justement, pouvez-vous nous donner les grands axes de la nouvelle approche du MJS et quelles sont les pistes ciblées ?
Les grands axes de la nouvelle politique sportive entamée depuis septembre 2009 (lire l'article ci-dessus, ndlr) s'articulent sur la réalisation de nouveaux centres de préparation d'élite sportive, à l'image de ceux de Sétif et de Souidania qui ouvriront leurs portes incessamment, ainsi que la réhabilitation du technique et la promotion de la formation. Cette unité spatiale de préparation des athlètes talentueux va permettre, à l'instar des pays sportivement développés, la mise en place de l'ensemble des éléments structurants de la performance sportive, que sont la médecine du sport, le suivi psychologique des athlètes, le suivi diététique et les apports vitaminiques nécessaires à l'effet de répondre à un volume de charge d'entraînement qui doit avoisiner les 6 heures par jour, bien sûr tout cela est complété par des moyens de récupération, entre autres la kinésithérapie, ect. L'ensemble de ces paramètres, à l'heure actuelle, faute de centres de préparation sont des variables que nous ne maîtrisons pas. C'est ce qui fait la différence entre une approche empirique de la préparation par rapport à une approche scientifique qui permet de réduire au maximum les marges d'erreur du point de vue des pronostics de performance.
- Peut-on connaître le pourcentage d'avancement des travaux de réalisation de ces projets ?
En plus de ces deux centres qui ouvriront leurs portes en fin d'année, il y en aura dix autres de formation à travers plusieurs pôles de développement sportif, plus un nouveau CNMS et un centre antidopage. La réalisation à temps de ces projets dépendra aussi d'autres paramètres.
- Le MJS, qui finance à hauteur de 90% la majorité des fédérations, prendra-t-il des sanctions à l'égard de celles qui n'ont pas atteint leurs objectifs ?
Depuis un certains temps, la relation entre le MJS et les fédérations tourne autour de l'équation partenariat et non pas de subordination. Nous voulons plus nous immiscer dans la gestion directe des fédérations. Les assemblées générales sont souveraines et il leur appartient de débattre du bilan de leur participation et de décider d'opérer des changements ou non.