Près d'une centaine de militants du Snapap ont tenu hier un sit-in devant le siège du doyen de la faculté de médecine de Constantine. Motif : protester contre le refus du doyen d'autoriser une assemblée générale pour la création d'une section syndicale dans la faculté. Saisissant la parole, le responsable du bureau de wilaya du Snapap n'a pas mâché ses mots pour dénoncer « ce piétinement de la liberté de l'exercice syndical », allant même jusqu'à désigner les commanditaires de telles mesures, à savoir l'équipe qui entoure le doyen et qui serait à l'origine de la révocation de son prédécesseur. Exhibant une autorisation similaire octroyée par l'ex-doyen, l'orateur s'est interrogé : « Comment on peut refuser à 80 travailleurs, qui forment plus que le quota exigé par la loi, de se regrouper dans une section syndicale. » Tout en dénonçant les pressions exercées sur eux et les menaces faites au nom de la sécurité militaire par des agents zélés. Poussant l'affront, l'intervenant n'a pas raté l'occasion de tirer à boulets rouges sur l'UGTA qui ne défend pas les travailleurs et qui serait partie prenante du « pacte des loups » qui règne au sein de l'établissement au détriment des simples travailleurs et de leurs intérêts. Transporté par la fébrilité, il est allé jusqu'à promettre de livrer à la presse des dossiers impliquant des responsables et demandé l'ouverture d'une enquête, notamment au sujet de la destination des « 30 000 dollars offerts annuellement par l'Unesco à la faculté ». Cette manifestation n'était pourtant pas autorisée par l'administration. Selon le doyen que nous avons sollicité, les changements de statuts intervenus en 1999 ont rattaché la faculté au rectorat et par conséquent toute autorisation du genre ne peut émaner que de la tutelle. Cette réponse, selon le professeur Aouati, a été notifiée par écrit au syndicat ainsi qu'à l'inspection du travail et appuyée par une autre correspondance émanant du rectorat qui justifie le refus et invite le syndicat à se rapprocher des services compétents au niveau du rectorat pour déposer le dossier en question. Dans ce refus placardé hier devant les accès de l'établissement, on invoque entre autres, le bicéphalisme du Snapap. Chose récusée par les protestataires qui faisaient valoir le jugement final prononcé par la justice sur le cas de Rachid Malaoui et son expulsion du local du syndicat. Par ailleurs, les animateurs du sit-in devaient préciser également, en réponse aux arguments du rectorat, que leur demande concerne le renouvellement de la section et non une création nouvelle.