Le Snapap part en guerre contre le mal qui ronge l'administration à Constantine et s'attaque à l'université à travers la faculté de médecine qui va certainement accuser un coup dur après l'éclatement de ce qu'il appelle l'affaire Aberkane. L'ancien ministre de la Santé était, en effet, au cœur de la conférence de presse organisée par l'union de wilaya du syndicat et l'objet d'une affaire de faux et usage de faux censée lui profiter, selon les conférenciers. Le document objet de la falsification est une attestation de suspension de salaire émanant du cabinet du chef du gouvernement en date du 7 septembre 2005 et ayant pour motif la mise à la retraite. Le ministre, bénéficiant d'un salaire de ministre jusque-là, avait besoin de cette attestation pour réintégrer son poste de médecin au niveau du CHU de Constantine. Jusque-là rien d'extraordinaire, mais voilà que les conférenciers brandissent une autre copie du même document où le motif a tout simplement disparu. Si le document en question a été bel et bien falsifié, pour quel motif ? Le responsable local du syndicat explique que « le règlement en vigueur ne permet pas aux cadres de l'Etat retraités et engagés en tant que contractuels d'assumer des postes de responsabilité dans leur fonction d'origine et bénéficier de la totalité du salaire ». Or la décision signée le 2 octobre 2005 par le doyen de la faculté prévoit « la réintégration de Abdelhamid Aberkane dans son grade initial comme professeur au CHU ». C'est uniquement sur la base de cette copie visée par le doyen que les chefs des services du personnel et des finances ont pu faire passer la décision. Depuis cette affaire, le désormais ex-doyen doyen Abdellatif Benmati, lui aussi dans la ligne de mire du syndicat, a été relevé de sa fonction. Révocation qui serait due, selon les conférenciers, à cette affaire. Les membres du Snapap motivent leur déballage par la vocation de défense des biens des travailleurs au sein des administrations et s'indignent devant « le mal qui a atteint jusqu'au cabinet du chef du gouvernement ». Ceci dit, deux autres points étaient à l'ordre du jour hier au siège du Snapap qui, faut-il le rappeler, est le seul syndicat qui assure un minimum d'activité syndicale à Constantine. Les conférenciers ont annoncé qu'une plainte a été déposée devant le tribunal contre le recteur de l'université Mentouri et le doyen actuel de la faculté de médecine pour entrave au libre exercice syndical et refus d'autoriser la création d'une section syndicale. L'initiative qui prolonge un bras de fer qui dure depuis des mois est soutenue par la correspondance adressée récemment par l'inspection de travail au syndicat le confortant dans sa position et confirmant son droit d'être représenté au sein de l'université. En outre, un sit-in regroupant les militants de l'Est du pays est prévu pour la fin du mois de mai sur le campus Mentouri en signe de protestation contre l'attitude du rectorat.