Cinq femmes et un homme, tous membres d'une même famille, qui ont quitté la veille de l'Aïd (samedi matin vers 10h) la ville de Bordj Badji Mokhtar à destination de Reggane, à bord d'un véhicule utilitaire de type Hilux, viennent d'être signalés comme disparus par les éléments de sécurité des postes de contrôle de la police et de la gendarmerie implantés aux deux extrémités de la route de la Concorde qui relie ces villes. En effet, cette malheureuse famille, qui devait traverser le désert du Tanezrouft en une journée de voyage, n'a à ce jour pas encore rejoint sa destination. On nous a appris que des brigades mixtes composées d'éléments de la Gendarmerie nationale et de l'ANP, basées sur cet axe, sont parties à leur recherche. Une opération de secours qui n'est pas toujours aisée pour ces équipes de sauvetage au vu de l'immensité de ce désert et de la grande surface à ratisser. Des recherches pas évidentes sous le soleil de plomb et la chaleur avoisinant les 50° en cette période caniculaire. Tout le monde espère que ces infortunés voyageurs ont pris leurs précautions, en matière de réserves d'eau surtout. C'est une traversée de 650 km qui relève de l'expédition car aucun relais ni station service n'existe, et dont le tiers du trajet n'est pas encore goudronné. La rudesse et l'immensité du terrain plat sur des milliers de lieues où tout se ressemble sont les principaux facteurs qui favorisent l'égarement des automobilistes les plus avertis. C'est un impressionnant reg, un interminable terrain plat et rocailleux, où la flore est quasiment inexistante sur des centaines de kilomètres à la ronde et où ciel et terre se confondent à l'horizon. Parfois même, les guides chevronnés perdent leurs repères surtout lorsque les conditions météorologiques et de visibilité ne sont pas favorables. En général, c'est sur ce tronçon de piste, de jour comme nuit, que la plupart des conducteurs, essentiellement les non-expérimentés ne disposant pas de notion d'orientation sur cet espace sidéral, quittent intentionnellement leur trajectoire et se fondent dans la nature. Ce type d'incident est fréquent dans cette région et, le plus souvent, se termine par un drame. Pour rappel, au mois de Ramadhan de l'année dernière, sur ce même tronçon de route, un taxi transportant 5 enseignantes qui devaient rejoindre leur poste de travail à Bordj Badji Mokhtar a connu le même sort, mais heureusement celles-ci ont été retrouvées saines et sauves, deux jours après, par les éléments de l'ANP.