Critiquées pour leur « avarice » quant à l'octroi de crédits bancaires aux chômeurs promoteurs bénéficiant du dispositif de soutien à la création d'activités, les cinq banques publiques impliquées dans ce nouveau programme de résorption du chômage se défendent. L'occasion leur a été offerte, lundi, lors de la seconde journée du regroupement des directeurs régionaux de la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC), qui a pris fin hier à Zéralda (Alger). Les représentants des banques CPA, BDL, BADR, BNA et BEA, réunis avec les directeurs régionaux de la CNAC, ont justifié leurs réticences par le manque de fiabilité et de viabilité des projets des demandeurs de crédits. Pour étayer leurs propos, les banquiers ont évoqué leur mauvaise expérience avec le dispositif de l'emploi de jeunes. Cadre dans lequel, selon eux, beaucoup de crédits ont été octroyés et n'ont pas été remboursés. Tenus de respecter les règles prudentielles, les banques donnent au compte-gouttes des crédits dans le cadre de ce nouveau dispositif, opérationnel depuis septembre 2004. En tout et pour tout, 3756 crédits seulement ont été accordés sur 11732 dossiers déposés auprès des banques. Pour plus de crédits, les banques exigent plus de garanties. Aussi, les banquiers ont soulevé également les problèmes existant au niveau de certaines agences régionales qui ne suivent pas les orientations des directions nationales des banques. Il y a également l'incapacité humaine et matérielle des agences bancaires de traiter les innombrables demandes de crédits reçues quotidiennement. Après échanges de points de vue avec les dirigeants de la CNAC, les banquiers se sont montrés plutôt rassurés et prêts à améliorer leurs relations avec cette caisse et à accorder plus d'intérêt au financement de projets dans le cadre de ce dispositif. Les banques se sont engagées ainsi à réétudier les demandes de crédits déjà rejetées et qui sont de près de 3450. Cela tout en ayant suffisamment de garanties de la part de la CNAC. Cette dernière a expliqué aux banquiers que les personnes concernées par ce dispositif sont d'un âge mûr et disposent de qualifications professionnelles ainsi que d'une certaine expérience dans le domaine dans lequel elles veulent activer. En plus de cela, ces demandeurs viennent avec des projets viables. Aussi, la CNAC, à travers le Fonds de caution mutuelle, se porte garante des crédits auprès des banques. Outre cela, la CNAC a opté pour une nouvelle forme d'organisation et une sorte de décentralisation dans le but de renforcer l'accompagnement et le suivi post-création d'entreprises. En vue d'un accompagnement de qualité, la CNAC a décidé de mettre un conseiller-animateur pour chacune des trois étapes suivies pour la création de l'entreprise. Ce qui se faisait jusque-là par un seul conseiller-animateur. Selon le directeur général, Bouheda Abdenour, la CNAC parviendra de cette manière à assurer un accompagnement pré-création et post-création d'entreprise. Elle suivra également de près la constitution du dossier du demandeur, son dépôt et son aboutissement auprès de la banque. Une fois créée, l'entreprise sera suivie par un cadre-conseiller pendant les trois premières années. Manière de rassurer les banques et de s'assurer de la réussite des projets créés à travers ce dispositif.