Les institutions financières publiques ont rejeté 3 040 projets. Les raisons : le grand risque que comportent certains, surtout dans le secteur de l'agriculture, et la saturation du créneau des transports très convoité par les postulants aux crédits. Le premier salon national des créateurs de petites entreprises se déroule depuis hier à la foire internationale d'Alger. Pas moins de 90 exposants, tous des chômeurs ayant bénéficié du dispositif de soutien lancé par la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac), sont présents à cette manifestation qui durera cinq jours, à laquelle participent également tous les partenaires du dispositif en question, à savoir les organismes accompagnateurs et les cinq banques publiques qui financent les projets. Selon les derniers chiffres établis pas la Cnac, 1 799 créations d'activités, qui ont généré 4 964 emplois nouveaux, ont été enregistrées à ce jour. Mais si les responsables de la caisse manifestent un certain satisfecit quant aux résultats réalisés depuis le lancement du dispositif Cnac en avril 2004, il est à noter — ce qu'ils admettent d'ailleurs — que des insuffisances demeurent. Outre les lenteurs bureaucratiques auxquelles il faut trouver des solutions dans l'immédiat, les chômeurs promoteurs posent le problème du financement de leurs projets. C'est un véritable parcours du combattant, affirment-ils. Les banques, le CPA, la BEA, la Badr, la BDL et la BNA sont longtemps restées réticentes malgré le quitus donné aux projets par la commission de validation. Les motifs ? Ils sont plusieurs. Les banquiers évoquent surtout la saturation de certains créneaux, comme celui des transports, très convoité par les postulants au dispositif de la Cnac, et les projets à grands risques relevant du secteur de l'agriculture. résultat des courses : sur les 11 000 dossiers déposés auprès des banques, 3 040 ont été rejetés. Mais souvent, nous dira un responsable du dispositif Cnac, les chômeurs sont réorientés soit vers les banques susceptibles de leur accorder des crédits, vers la Badr qui a la vocation de financer les projets agricoles, soit vers d'autres activités non saturées ou qui comportent moins de risques. pour un conseiller de la caisse rencontré hier au salon des créateurs de petites entreprises, la réticence des banques est motivée aussi par un autre facteur que les banquiers eux-mêmes se réservent de citer. Il s'agit de l'expérience de l'Ansej où beaucoup de promoteurs n'ont pu rembourser les crédits contractés auprès des institutions financières. Ce n'est que depuis quelque temps seulement, après des discussions et une campagne d'explications, que ces dernières commencent à desserrer l'étau sur les crédits au profit des chômeurs promoteurs. K. D.