«Nous avons frappé à toutes les portes des administrations locales mais, hélas, aucune suite n'a été donnée à nos sollicitations. Le cauchemar continue», se plaint un locataire. «Confinées» dans des appartements F1 depuis le début des années 2000, des familles habitant dans la cité des 300 logements à Haï Essabah viennent, en ultime recours, de s'adresser aux autorités publiques pour les extraire d'une promiscuité étouffante. «Nous avons frappé à toutes les portes des administrations locales mais, hélas, aucune suite n'a été donnée à nos sollicitations. Le cauchemar continue», dira un locataire. Et pourtant, renchérit son voisin, le ministre de l'Habitat avait déclaré auparavant que «son département avait demandé aux OPGI de faire des études sur la possibilité de transformer ou d'élargir les habitations de type F1 en F3». Ils sont répartis sur 20 bâtiments à raison de 5 appartements F1 par bloc. En moyenne, chaque famille habitant ces logements est composée de 4 à 6 personnes. «Pour que chaque membre de la famille trouve donc place dans le studio, nous nous sommes privés de beaucoup de commodités et de meubles». En effet, raconte-t-il, «voyant que la situation est restée telle quelle depuis 9 ans, j'ai malheureusement décidé de ne pas avoir un deuxième enfant. Car je ne veux pas qu'il souffre autant que nous». Et ce n'est pas tout ! «Tous les locataires ont recouru à des modifications à l'intérieur de leurs maisons pour gagner quelques centimètres de plus». La cuisine, quant à elle, a été transformée en une petite chambre et a pris la place du balcon qui a été tout simplement supprimé. «Le studio ainsi transformé, nous avons pu libérer un second espace, certes très petit mais il sert de chambre à coucher». Cette situation a engendré des maladies. Certains souffrent de maladies chroniques dont l'asthme, les allergies, le diabète et l'hypertension ; d'autres habitants, de dépression nerveuse, psychose et autres maladies psychiques et psychiatriques à cause de l'exiguïté des logements, de l'absence d'aération et de lumière… «Ne pouvant jouir d'un espace de lecture ou de repos chez soi, l'enfant, qui fait de la rue sa principale demeure, tombe dans le piège des fléaux sociaux», ajoute-t-il. Pour rappel, l'Etat a cessé la construction de logements de type F1 et F2 depuis 2003 sur instruction du Président de la République. Le parc national de logements de ce type a été de 25 000 unités avant l'instruction du chef de l'Etat et il ne reste que 13 000 logements qui n'ont pas été transformés, soit parce qu'ils sont occupés, soit pour des problèmes techniques. Cela représente 2% du parc public des logements locatifs de l'OPGI, qui en compte actuellement 800 000 au niveau national.