Sous un portrait de Abdelaziz Bouteflika accroché dans la salle de conférences du Sheraton archicomble, Amar Ghoul est apparu, hier à Alger, pour présider la rencontre nationale de préparation du congrès constitutif de son parti. C'est sa première sortie médiatique en tant que président provisoire du Tajamou Amel Jazaïr (TAJ, rassemblement espoir Algérie). L'ex-ministre des Travaux publics et actuel député de la wilaya d'Alger s'est familiarisé avec les coordinateurs de wilaya de sa formation, lancée il y a trois mois. La rencontre, organisée au Club des pins, a rassemblé environ 800 personnes venues de plusieurs wilayas du pays et de l'étranger. Le congrès constitutif du Tajamou se tiendra du 13 au15 septembre prochain, et ce, à la veille des élections municipales auxquelles le TAJ participera. A son apparition, Amar Ghoul a du mal à cacher sa timidité. Il n'a pas regardé directement l'assistance. Il est gêné lorsque les photographes le bombardent de clichés. Comme de coutume pour les partis islamistes, une lecture de versets du Saint Coran et l'écoute de l'hymne national ont précédé l'ouverture officielle de la rencontre. Au cours de son intervention, A. Ghoul a fait l'éloge du chef de l'Etat, le qualifiant d'«artisan de la réconciliation nationale». Son discours est un cocktail de propos islamistes et nationalistes. Amar Ghoul n'hésite pas à jouer sur les deux lexiques. Il se référencie à des hadiths prophétiques et rend hommage aux moudjahidine et chouhada de la guerre de Libération nationale (1954-1962). Souvent, il formule des vers. Mais au final, l'intervention est très populiste, alors que le but de la rencontre était de faire connaître les lignes directrices du parti. M. Ghoul a tout de même énuméré cinq points principaux : Algérie sécurisée, stable, développée, forte et leader. Il a insisté sur le mot «diversité» qui caractérise, selon lui, la composante de sa nouvelle maison politique. Amar Ghoul a, par ailleurs, déclaré : «Nous respectons tout le monde. Nous n'avons d'animosité avec personne et aucune partie.» Ceci pour répondre à Bouguerra Soltani, président du MSP, qui l'a accusé de trahison. Selon des sources qui ont adhéré au TAJ, «c'est Bouteflika qui a donné le feu vert à Ghoul pour fonder son parti». «Il lui aurait dit, indique notre source, lance-toi et je te soutiendrais.» En fait, Abdelaziz Bouteflika cherche à briser les velléités de Bouguerra Soltani qui souhaite se présenter à l'élection présidentielle de 2014.