Ils étaient environ deux cents (200) professeurs de lycée, contractuels (titulaires de DES, soit bac +4) à observer, hier, un sit-in devant la porte fermée de la direction de l'éducation de Constantine. Brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire, entre autres: «Tiens tes promesses Benbouzid», «Non à l'exploitation», «Qu'a-t-on fait de notre expérience, notre ancienneté de 20 ans ? »…Ils protestaient haut et fort contre l'éviction dont ils ont fait l'objet du concours organisé le 12 août en cours, lequel, selon eux était «une odieuse manipulation et un procédé non honorable pour donner la priorité aux détenteurs d'un master, lesquels sont eux-mêmes des victimes puisqu'ils n'ont aucune expérience dans le domaine de l'enseignement et encore moins dans la spécialité exigée ». Ainsi, juste parce qu'ils justifient d'un master (bac +5), des ingénieurs agronomes vont se retrouver, à titre illustratif, professeurs d'histoire-géographie, ou de sciences naturelles dans un lycée… Les dossiers des contractuels ont été complètement occultés, et leurs résultats du concours non pris en considération. Pourtant, la décision de garder les postes budgétaires a été solennellement prise par le ministre de l'Education en janvier de l'année en cours. Voilà ce que disaient, en substance, dans une cacophonie désespérée, des dizaines de ces contractuels: «Nous avons acquis une expérience et un savoir-faire de près de 20 ans; entre-temps nous avons pris de l'âge, qu'allons-nous devenir maintenant ? mais ça suffit, cette honte, ce gâchis, cette irresponsabilité; pourquoi cette volonté de rabaisser l'école algérienne, qui a déjà sacrifié plusieurs générations? Où sont les parents qui assistent passivement au sacrifice de leurs enfants ?»