Douée, talentueuse, pure, Zahra Manel Doumandji, du haut de ses 21 printemps, brûle de son talent les planches des théâtres. Née à Batna, en pleine saison printanière comme un signe du destin, elle grandit et s'épanouit dans le quartier du Stand, dans une famille d'intellectuels. C'est à l'âge de 14 ans que les germes de son talent trouvent matière à s'exprimer dans ce qui semble pour elle une deuxième nature, le théâtre. En effet, une occasion se présente à la jeune Batnéene, quand la comédienne principale d'une pièce théâtrale se désiste deux semaines avant une représentation au Festival international de théâtre universitaire de Monastir (Tunisie). Son jeune âge ne rassure pas le metteur en scène Lakhdar Boulbina, mais sa maîtrise précoce force le destin à s'accomplir. Ainsi, et après sa prestation devant un parterre d'acteurs, de metteurs en scène et autres producteurs, le jury, ne pouvant lui donner le prix de la meilleure prestation féminine à cause de son jeune âge, lui décerne celui du meilleur espoir. Dès lors, le bourgeon éclate et grandit au fur et à mesure qu'elle avance sur son parcours artistique. Chacune de ses prestations avec la troupe de l'université Hadj Lakhdar de Batna lui vaudra une reconnaissance du jury. Elle obtiendra le 3e prix avec la troupe amateur au Festival du théâtre amateur de Mostaganem en 2006. En 2009, elle aura celui de la meilleure interprétation féminine au Festival international de théâtre universitaire de Marrakech, grâce à sa participation dans la pièce Cloches. Elle rafle le même prix l'année suivante pour son interprétation dans la pièce Couple en Or, et une troisième fois en 2012 avec la pièce La fenêtre, une traduction en arabe de Thidit, initialement écrite en chaoui. Bardée de prix et de reconnaissance, la fleur du théâtre batnéen refuse de rejoindre le Théâtre régional de Batna (TRB), et ce, malgré plusieurs offres. Elle explique qu'elle n'envisage pas de faire de sa passion son gagne-pain. Elle considère que dès que l'on est obligé de jouer, l'intérêt de l'art n'y est plus. Elle compte donc terminer ses études de biologie (Master 1 en physiopathologie cellulaire et moléculaire) et garder comme ultime bastion contre le quotidien morose sa passion qu'elle pratique juste pour l'amour de l'art. Comme un autre pétale ajouté à sa corolle, Zahra devient aussi actrice de cinéma. Son parcours cinématographique, elle vient de l'entamer devant la caméra de Moussa Haddad, dans son film Harraga blues qui sortira fin 2012. Un film qui traite d'une manière différente le problème éponyme qui touche les jeunes Algériens. Partie comme elle est, cette fleur enchantera de son parfum sublime, de son pollen sucré les amoureux des planches de tout âge et de toute génération.