Le président égyptien Mohamed Morsi a dénoncé hier le «régime oppressif syrien qui a perdu sa légitimité», à l'ouverture du sommet des Non-Alignés à Téhéran. Un discours qui a suscité les protestations de la délégation syrienne qui a quitté la salle. «La révolution en Egypte était un pilier du Printemps arabe, elle a commencé quelques jours après celle de la Tunisie, a été suivie par la Libye et le Yémen et aujourd'hui la révolution en Syrie vise le régime oppressif» de ce pays, a déclaré M. Morsi. «Notre solidarité avec la lutte que mènent les Syriens contre un régime oppressif qui a perdu sa légitimité est un devoir moral et une nécessité politique et stratégique», a-t-il ajouté, selon l'agence officielle égyptienne MENA. Mohamed Morsi s'est, cependant, joint à son homologue iranien, Mahmoud Ahmadinejad, en insistant sur le règlement diplomatique de la crise syrienne. Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, a déclaré à une télévision iranienne que les deux Présidents ont «insisté sur la nécessité de régler la crise syrienne par la voie diplomatique et d'empêcher toute intervention étrangère» en Syrie. Les deux dirigeants «ont aussi discuté des moyens d'élever le niveau des relations diplomatiques entre les deux pays», selon ce responsable. Pour rappel, M. Morsi effectue, dans le cadre de ce sommet, la première visite à Téhéran d'un chef d'Etat égyptien depuis la rupture des relations diplomatiques avec l'Iran il y a plus de trente ans. L'Iran a rompu ses relations avec l'Egypte en 1980, peu après la révolution islamique, pour protester contre la conclusion des accords de paix israélo-égyptiens l'année précédente. L'Iran est le principal allié régional du régime du président Bachar Al Assad et s'oppose fermement à un départ du pouvoir de M. Assad, comme le réclament des pays occidentaux et arabes. De son côté, le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a accusé Mohamed Morsi d'inciter à la «poursuite du bain de sang en Syrie» et a estimé que ses propos représentaient «une ingérence dans les affaires intérieures syriennes». Le président égyptien a quitté Téhéran peu après sa rencontre avec son homologue iranien après avoir transmis à l'Iran la présidence tournante du Mouvement des pays non-alignés.