L'Iran «ferait partie de la solution» en Syrie, non du problème, selon certains milieux diplomatiques de la région Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a affirmé pour sa part que Damas n'entamerait pas de négociations avec l'opposition tant que le pays n'aura pas été «purgé» des rebelles. Un responsable iranien, Alaeddine Boroujerdi, a déclaré à l'issue d'une rencontre à Damas avec le ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, que son pays considérait la sécurité de la Syrie comme la sienne, a rapporté l'agence de presse officielle iranienne, Irna. «Nous considérons la sécurité de la Syrie comme la nôtre», a déclaré M.Boroujerdi, président de la commission parlementaire iranienne pour la politique étrangère, dont le pays est un allié clé du régime du président Bachar Al Assad. «En conséquence, nous resterons aux côtés de nos frères syriens», a souligné le responsable iranien. Pour sa part, le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a affirmé que Damas n'entamerait pas de négociations avec l'opposition tant que le pays n'aura pas été «purgé» des rebelles, selon l'agence Irna. «Le projet de négociations entre le gouvernement syrien et l'opposition ne commencera qu'après que la Syrie sera purgée des groupes armés», a dit le ministre syrien à l'issue de la rencontre. «La condition pour toute négociation politique (...) est que cessent les violences des groupes armés et qu'une déclaration soit faite pour exprimer l'opposition à toute intervention militaire étrangère en Syrie», a ajouté M.Mouallem. La visite du responsable iranien, qui devait également rencontrer le président Assad et le vice-président Farouk al-Chareh, survient à quelques jours du sommet des Non-alignés prévu à Téhéran les 30 et 31 août. L'Iran, tenu jusqu'à présent à l'écart de la plupart des efforts internationaux pour ramener la paix en Syrie, présentera en marge du sommet une «proposition», dont les détails n'ont pas été révélés, pour un règlement du conflit en Syrie. Toujours dans le contexte du conflit syrien, l'Egypte a défendu hier son idée d'un groupe régional de contact sur la Syrie qui inclurait l'Iran, en assurant que Téhéran pouvait «faire partie de la solution» à la crise syrienne. Le nouveau président égyptien, Mohamed Morsi, a proposé mi-août lors du sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) de La Mecque la mise en place d'un tel groupe comprenant l'Egypte et l'Iran, ainsi que l'Arabie Saoudite et la Turquie, deux pays soutenant les rebelles syriens. «Si ce groupe réussit, l'Iran ferait partie de la solution et pas du problème», a déclaré à des journalistes le porte-parole de la présidence égyptienne, Yasser Ali. «Résoudre le problème (syrien) demande d'inviter toutes les parties actives dans la région», a-t-il dit, en relevant que Téhéran était un «partenaire influent» de Damas. L'Iran a déjà fait savoir le 17 août dernier qu'il «accueillait favorablement» la proposition du président islamiste égyptien. M.Morsi doit se rendre le 30 août prochain à Téhéran à l'occasion du sommet du Mouvement des pays Non-alignés (NAM), dont la présidence passe de l'Egypte à l'Iran. Il s'agira de la première visite d'un chef de l'Etat égyptien en Iran depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays il y a plus de trente ans. M.Ali a toutefois affirmé que cette visite «de quelques heures» seulement serait uniquement consacrée au sommet des Non-alignés. «Aucun autre sujet n'est prévu», a-t-il assuré, interrogé pour savoir si la question d'une reprise des relations diplomatiques entre les deux pays pourrait être abordée. Dans une interview publiée mardi par le journal égyptien Al-Ahram, le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, avait en revanche estimé que son pays et l'Egypte s'acheminaient vers une reprise de leurs relations diplomatiques. «Nous marchons dans cette voie et le rétablissement de nos relations ne dépend plus que de mesures protocolaires», avait-il assuré. Téhéran a rompu ses relations diplomatiques avec Le Caire en 1980, après la révolution islamique, pour protester contre la conclusion en 1979 des accords de paix entre l'Egypte et Israël.