Le wali s'accroche avec ténacité à sa décision de passer au crible la gestion des 36 APC que compte la wilaya de Djelfa. Il s'en défend en outre, en déclarant que cela s'inscrit dans uncadre d'assistance qui vise à élever le niveau de l'administration, en vue d'améliorer la qualité du service public. Il n'en demeure pas moins que ces enquêtes, qui focalisent l'attention de l'opinion publique, masquent l'objectif de vérifier la conformité de la destination des fonds publics ! Pour s'en convaincre, on s'en tiendra aux nombreuses rencontres avec le wali qui mettent clairement en évidence cette hypothèse. Lui-même déclare avoir reçu des lettres de dénonciation « accablantes » émanant d'élus dépités, de « citoyens lésés » et d'une police communale « épieuse ». Quant à une clameur dans des cercles électifs fermés, celle-ci fait état d'enquêtes à deux vitesses ! En ce sens qu'il existerait un « traitement de faveur pour certaines APC arrivées au terme des investigations ! Les inspections sont toujours en cours et l'on compte même étendre le champ d'intervention des auditeurs au-delà des abus sociaux dénoncés. Le dépassement budgétaire sans cause sera désormais traqué. Selon le wali, près de 33 communes ont failli tomber en cessation de paiement n'eut été le renflouement décidé par la wilaya et la récupération cette année par beaucoup d'entre-elles d'une moins value fiscale appréciable. Celui-ci ne rate d'ailleurs jamais l'occasion de brandir la menace de recourir à la justice. Il excepte cependant quelques APC pour leur gestion irréprochable. Les enquêtes ont à ce jour abouti à la détention provisoire de 4 élus de l'APC de Hassi Bahbah, du trésorier communal de Messaâd et à l'incarcération récente de deux anciens maires, un DEC et le secrétaire général tous de l'APC de Charef. D'autres élus sont actuellement placés sous contrôle judiciaire et des plaintes sont déposées contre le maire de Amoura, l'ex-maire d'Oum Laâdham ainsi que l'ancien directeur de l'agence foncière de Djelfa. On craint même le pire dans les mois qui suivent, car ce qui est avancé les enquêteurs tomberont également à bras raccourcis sur ceux qui auront engagé des dépenses sans couvertures financières. Il y a comme un parfum qui rappelle bien de mauvais souvenirs. Pourvu seulement qu'il ne s'agisse pas d'une chasse aux sorcières, car s'agissant des résultats de l'expertise relative à l'APC de Hassi Bahbah, ils sont favorables aux élus détenus en prison depuis le 27 mai 2005, selon une source généralement fiable.