Le Mouvement sportif national (MSN) est dans une fâcheuse situation. Ses différents membres se déchirent sous les yeux d'une opinion sportive incrédule. La catastrophique moisson des Jeux olympiques de Londres 2012 a accentué le malaise. La crise qui couve au Comité olympique algérien (COA) depuis des mois n'est que la partie visible d'un iceberg qui fond droit sur tout ce qui reste debout dans ce secteur. Au retour de Londres et comme il fallait s'y attendre, les multiples protagonistes sont sortis de leur réserve pour se justifier. Le président du COA, le docteur Rachid Hanifi, pointé du doigt par ses nombreux adversaires s'est défaussé sur eux. Au forum de Liberté il indique : «Je n'ai ni l'âge ni le niveau pour être un simple exécutant.» Dans son viseur, le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS). «Depuis mon arrivée à la tête du COA (2009) il n'a jamais attribué de subventions (au COA)». Ces propos ont été tenus au lendemain de la cérémonie organisée par le MJS en l'honneur du champion olympique, Taoufik Makhloufi, et dont il était le grand absent. «Je n'ai reçu aucune invitation de la part du MJS», martèle celui qui ne compte pas postuler pour un second mandat à la tête du COA. Le MJS n'a pas tardé, à son tour, à réagir à travers une mise au point adressée au quotidien Liberté, signée de Kamel Guemmar, secrétaire général du ministère, qui souligne : «Le président du COA verse dans la polémique en recherchant des boucs émissaires afin de détourner l'attention du marasme dans lequel il a enfoncé l'instance olympique par ses agissements irresponsables… s'agissant des subventions, la démarche du MJS est une démarche rationnelle : le programme d'abord, l'argent public ensuite. Or, aucun programme de développement n'a été fourni à la commission compétente par le président du COA dont, au demeurant, les fédérations ont désavoué la démarche et dénoncé les agissements, y compris le CIO.» Ces saillies seront suivies par des montées au front orchestrées par le président de la Fédération d'athlétisme, Badreddine Belhadjoudja, qui rappelle au président du COA : «Taoufik Makhloufi n'a bénéficié d'aucune forme d'aide de la part du COA. Ce dernier n'a contribué en rien dans le succès et la réussite de Taoufik Makhloufi qui n'a bénéficié d'aucune bourse, ni en dinars algériens ni en devises, de la part du COA.» Cette attaque en règle de la FAA intervient après la sortie médiatique du président du COA au forum du journal Liberté. Abdallah Bessalem, président de la fédération de boxe, lui aussi s'attaque frontalement à Rachid Hanifi dans une mise au point peu tendre avec le président du COA. Le Comité olympique international (CIO) s'est invité dans cette crise à travers une correspondance adressée à Hassan Chikh, ex- secrétaire général du COA, dans laquelle l'instance internationale lui rappelle ses obligations contenues dans la Charte olympique et les statuts du Comité national olympique algérien (CNOA). Il est temps pour que chaque partie fasse son bilan et évite d'accentuer la crise qui secoue le mouvement sportif national depuis plusieurs années. Il s'agit de mettre fin à la spirale de la fuite en avant.