La semaine dernière, des habitants avaient organisé une opération de volontariat pour le nettoyage des artères et bâtiments. Le commerce informel est désormais interdit à la cité Sorecal, dans la commune de Bab Ezzouar. Les vendeurs ont été avisés avant-hier et la décision a été aussitôt mise en application. Selon des témoins oculaires, les services de sécurité ont procédé à la démolition des étals et autres tables utilisés par les vendeurs. Ces derniers, conscients de l'engagement des autorités publiques à poursuivre l'opération d'éradication de ces points noirs, ont tenté d'écouler, le plus tôt possible, leur marchandise. On apprend que des rabais importants ont été appliqués sur différents articles. Ce qui a constitué une véritable opportunité pour les citoyens voulant remplir leur couffin à moindre prix. Mais la satisfaction des citoyens se justifie par bien d'autres considérations. «Les habitants ne peuvent aspirer à la propreté et à la sécurité sans que l'Etat interdise d'une manière définitive le commerce anarchique», nous dira une femme d'un certain âge. La cité, ajoute-t-elle, dispose d'un marché couvert et de bien de locaux commerciaux. «Certes, une légère baisse a été appliquée par les vendeurs anarchiques, mais leur présence génère plus d'inconvénients que d'avantages», explique notre interlocutrice. «Avec le départ des commerçants anarchiques, la cité sera plus calme et moins sale», souligne un autre résidant. Toutefois, force est de préciser qu'une bonne partie des étals anarchiques installés sur les trottoirs appartiennent à des vendeurs légaux. «Certains commerçants installent leur marchandise ou changent carrément d'activité en installant un étal juste à la sortie de leur local. Une manière de doubler les bénéfices et d'occuper le maximum d'espace», apprend-on. Selon lui, il n'y a pas que les jeunes chômeurs et les désœuvrés qui travaillent au noir, certains individus ayant pignon sur rue profitaient du laisser-aller des autorités pour faire fortune. Tout compte fait, l'interdiction du marché anarchique devrait changer le visage de cette cité, connue jusque-là pour son anarchie, son insalubrité et son insécurité. La semaine dernière, des habitants avaient organisé une opération de volontariat pour le nettoyage des artères et bâtiments. En une journée, les résidants ont pu effectuer un grand travail et en finir avec l'accumulation des détritus abandonnés à longueur de mois par les services de Netcom. Mais ce genre d'initiative ne peut pas servir à grand-chose, si le commerce anarchique persiste. Aussi, l'autre casse-tête auquel sont confrontés les habitants de cette cité est celui du squat des caves. Au début de l'été dernier, des habitants sont montés au créneau pour dénoncer la présence d'étrangers à la cité dans les caves de leur immeuble. Les résidants ont exprimé leur appréhension et dénoncé le laisser-aller des autorités publiques.