Le nouveau gouvernement, dont la composante a été annoncée mardi soir, a apporté plusieurs nouveautés. Outre la désignation des technocrates et l'élimination d'une grande partie du clan de Bouteflika, l'on remarque l'arrivée, pour la première fois, dans le gouvernement des petits partis. Des leaders de formations politiques fraîchement agréées, dont des représentants de la nouvelle clientèle du pouvoir, ont été appelés à la rescousse pour sauver la face et donner l'illusion d'un gouvernement pluraliste. En effet, les présidents du PLJ, Mohamed Saïd, du MPA, Amara Benyounès, du TAJ, Amar Ghoul, et le nouveau secrétaire général de l'ANR, Belkacem Sahli, ont été intégrés dans l'actuel Exécutif pour pallier, notamment, l'absence du MSP et la disparition de l'Alliance présidentielle. Si l'arrivée de Mohamed Saïd au gouvernement a intrigué plus d'un, d'autant plus que l'homme a tenté de donner à son parti, le PLJ, un cachet de formation d'opposition, celle des autres responsables politiques ne constitue pas une surprise. Amara Benyounès, qui a été, à deux reprises, directeur de campagne du président Bouteflika à l'étranger (en 2004 et 2009), attendait presque impatiemment cette nomination pour service rendu. Amar Ghoul a quitté sa famille politique, le MSP, en guise de contestation contre la décision du boycott du gouvernement. Il revient ainsi à son poste de ministre des Travaux publics et à la tête d'un nouveau parti (non encore agréé). Quant à Belkacem Sahli, très peu connu sur la scène nationale, sa désignation au sein du gouvernement est pour lui une sorte de promotion politique.