Une action de volontariat pour le nettoyage de la ville de Tizi Ouzou est prévue aujourd'hui à l'initiative, dit-on, de la radio locale, mais des réunions ont eu lieu sous la houlette du wali, apprend-on dans une dépêche d'agence. Lors de cette journée de volontariat, les différents secteurs de la ville seront placés sous la responsabilité des directeurs exécutifs de la wilaya, est-il encore noté. Des actions de ce genre sont méritoires et une participation massive de la population est souhaitée pour réussir cette opération de «lifting», pour reprendre le mot des initiateurs. Cependant, cela participe, au plus, à sensibiliser l'opinion sur le devoir de salubrité et de civisme pour sauvegarder le cadre de vie commun à tous. Cette action ponctuelle, dominée par l'effort de communication, n'est pas à même de résoudre l'énorme problème d'hygiène qui se pose, pas seulement en Kabylie il est vrai, mais qui commence à prendre des proportions alarmantes. L'impact des interventions à la radio tout au long de la journée- tous les responsables locaux devront se relayer sans relâche sur les ondes- ne sera pas d'un effet décisif sur la suite des événements, et il est certain que les sites nettoyés la veille seront amochés le lendemain. La tâche qui incombe aux pouvoirs publics est beaucoup plus ardue que d'encadrer les actions de volontariat. Le nettoiement des villes et la collecte des ordures n'est pas à la charge de la population, mais aux collectivités locales. De nombreux programmes de construction d'infrastructures de traitement des déchets sont affectés par l'administration centrale et se trouvent actuellement en souffrance. La priorité de cette rentrée est sans doute d'intervenir énergiquement dans le dossier lancinant de l'environnement, de faire l'état des lieux des chantiers bloqués pour diverses raisons, de trouver les issues avec la contribution des élus locaux et du mouvement associatif. Sur 18 CET (centres d'enfouissement techniques) et décharges contrôlées projetés dans la wilaya de Tizi Ouzou depuis de nombreuses années, seules trois structures sont mises en service, partiellement. Le reste du programme est mis sous le coude en raison notamment d'oppositions de riverains. Depuis, c'est la démission générale et l'accumulation des ordures à travers champs et dans les massifs forestiers les plus réputés, comme Yakouren. Autre situation qui mérite l'attention des autorités, le sort des jeunes promoteurs Ansej ayant constitué des micro entreprises pour le traitement des ordures. Ils sont livrés à eux-mêmes, sans plan de charge en dépit de l'immense marché offert par l'insalubrité ambiante.