L'affaire des cadavres de deux personnes décapitées, découverts, en août dernier, par les éléments de la Gendarmerie nationale (GN) sur une route secondaire reliant Bellouta à Souidania (Alger) vient d'être élucidée grâce au concours des experts et scientifiques de l'Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC). Cet assassinat à la tronçonneuse, faut-il le rappeler, avait défrayé la chronique dès lors que les deux cadavres avaient les membres supérieurs et inférieurs ainsi que la tête découpés et jetés dans deux endroits différents. Mais il fallait compter sans l'expérience des gendarmes qui, au bout de deux jours, ont pu retrouver les membres manquants, et mettre la main sur le présumé coupable en moins de 20 jours. «C'est grâce à l'intervention de spécialistes et scientifiques de notre institut, qui ont fait parler les preuves et les indices retrouvés sur cinq scènes de crimes différents, que nous avons pu élucider cette affaire en un temps record», reconnaît le colonel Abdelhamid Messaoudi, directeur général de l'INCC, lors d'un point de presse organisé, hier, au siège de l'institut à Bouchaoui (Alger). Pas moins de 124 pièces à conviction, 62 traces en biologie, 45 empreintes, 10 micro-traces et 3 traces électroniques (analyses des appels téléphoniques) ont été trouvés uniquement pour cette affaire, reconnaît le conférencier. «La preuve technique est importante. Elle est là. Par cette preuve, nous pouvons régler d'énormes problèmes et élucider de nombreuses affaires», dira notre interlocuteur. Les deux victimes, un entrepreneur et un avocat âgés respectivement de 37 et 50 ans, étaient liés par une amitié de 8 ans avec le présumé assassin, plombier de son état et âgé de 30 ans. L'auteur du crime était en compagnie des deux victimes, le soir de l'incident dans un appartement situé à Zéralda. Il aurait poignardé l'entrepreneur avec qui il avait un différend ainsi que l'avocat qui a voulu intervenir dans cette bagarre, selon un communiqué de la GN remis à la presse. Les têtes des victimes ont été retrouvées sous le pont de l'oued qui débouche sur la plage Palm Beach, après des aveux. Le prévenu a été présenté devant procureur près le tribunal de Chéraga.