Des extraits du film, propagés sur la Toile, ont provoqué des émeutes en Egypte et en Libye entraînant la mort de l'ambassadeur américain. Innocence of Muslims ou plus exactement L'innocence des musulmans est le titre du film américain, qui a mis le feu aux poudres en Egypte et en Libye, où des manifestations violentes ont eu lieu devant les ambassades américaines. Il aurait pu sombrer dans l'anonymat, mais ce brûlot anti-islam a rapidement fait le tour de la Toile, où quelques séquences qui ont filtré sur le Net ont enflammé les nombreux forums. Foncièrement anti-islam, la bande annonce de 13 minutes, diffusée en anglais sur Youtube, montre des forces de sécurité égyptiennes impuissantes face à une foule de musulmans pillant et brûlant les maisons de coptes égyptiens. Un round-up sur l'histoire, à l'époque du Prophète Mohamed, présenté sous la plus vile des images, entouré de musulmans égyptiens, particulièrement amoraux et violents à l'encontre des coptes. Ces quelques séquences ont suffi pour enflammer la foule au Caire et à Benghazi. Réalisé et produit par Sam Bacile, un promoteur immobilier israélo- américain de 54 ans, originaire du sud de la Californie, ce film est sorti le 11 septembre, comme pour réagir aux attentats contre les deux tours jumelles de New York. Méprisant le Prophète, les quelques extraits de ce long métrage diffusés sur le Net ont provoqué la colère des musulmans contre surtout les représentations diplomatiques américaines. Dans une déclaration au journal américain, le Wall Street Journal, le producteur affirme avoir rassemblé cinq millions de dollars collectés auprès d'une centaine de donateurs juifs pour la production de ce film tourné en 2011 en Californie, avec 60 acteurs et une équipe de 45 personnes. Et pour faire dans la provocation, il qualifie l'islam de «cancer» tout en expliquant que le film «n'était pas religieux», mais plutôt «politique». Au journal Sacremento Bee, il précise : «Je veux aider Israël, (son pays d'origine, ndlr), en montrant au monde les défauts de l'islam. Le principal problème est que je suis le premier à mettre à l'écran quelqu'un qui représente le prophète Mahomet. Ça les rend fous (…), nous devons ouvrir les vannes. Après le 11 Septembre, tout le monde doit être jugé, même Jésus, même Mahomet. Les Etats-Unis ont perdu beaucoup d'argent et de personnes dans leurs guerres en Irak et en Afghanistan, mais nous nous battons avec des idées.» Au journaliste de l'agence de presse américaine, Associated Press, il se déclare «désolé» de l'assassinat du fonctionnaire américain à Benghazi, par une foule en colère, tout en déplorant cependant «des ambassades mal gardées». Pour l'instant, seul le pasteur américain, Terry Jones, qui avait suscité, en avril dernier, la colère de la communauté musulmane, en brûlant des exemplaires du Coran soutient le brûlot du producteur israélo-américain. Dimanche dernier, dans un communiqué diffusé sur son site web, le pasteur avait déclaré : «C'est une production américaine, qui n'a pas pour but d'attaquer les musulmans, mais de montrer l'idéologie destructrice de l'islam.» Selon le journal français Le Figaro, le film «a été projeté il y a quelques mois dans un cinéma de Los Angeles». Les quelques extraits ayant filtré sur le Net présentent le Prophète de la manière la plus abjecte, légitimant de fait la colère de la communauté musulmane, que ce soit en Egypte, en Libye ou ailleurs. Le journal Le Monde décrit les quelques séquences de ce métrage en disant : «Des acteurs en ‘costumes d'époque' grossièrement incrustés sur des paysages du désert rejouent, dans un studio bas de gamme, la vie du prophète Mahomet : ce film amateur de mauvaise facture, nommé Innocence of Muslims, avait tout, techniquement, pour passer aux oubliettes de l'histoire du cinéma.» Un navet à cause duquel, malheureusement, quatre diplomates américains ont été tués et des appels à des actions anti-américaines inondent la Toile. Un remake de la publication des caricatures de l'artiste danois diffamant le Prophète…