Près de 500 travailleurs de la SNVI ont dû solliciter les services hospitaliers pour des soins après avoir été piqués par ces moustiques aux nuisances surprenantes. Des moustiques d'un nouveau genre à la zone industrielle de Rouiba ! Ces insectes qui s'attaquent aux employés et aux habitants de la périphérie ont provoqué la fermeture de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI). Les 6000 travailleurs de cette entreprise n'ont trouvé mieux pour se protéger que d'observer un arrêt de travail de deux jours, hier et aujourd'hui. Les informations en notre possession font état de plus de 500 employés de ladite entreprise qui ont été piqués depuis lundi dernier. Les «victimes» ont dû solliciter les services de l'hôpital de la ville où elles ont reçu les soins nécessaires avant de rejoindre leur domicile. «On leur a fait des injections et on a même prescrit des antibiotiques à certains», confie un infirmier ayant assuré le service avant-hier. Notre interlocuteur précise que les concernés présentaient des traces rougeâtres et des signes de faiblesse à cause de ce qui leur est arrivé. La fermeture de la SNVI a été décidée de manière spontanée, souligne M. Messaoudi, le secrétaire général de l'union locale UGTA. «On ne badine plus avec la santé des travailleurs», ajoute-t-il, précisant que ces journées seront rattrapées d'ici la fin de l'année. L'information relative à la propagation de «mouches bizarres et dangereuses» dans la zone a vite fait le tour de la région. Dans la soirée de mardi, quatre étudiantes de la cité U de l'Ecole supérieure de la technologie, sise près de la SNVI, ont été admises à l'hôpital après avoir été piquées par ces moustiques, a-t-on encore appris. L'origine de cet insecte qui prolifère depuis quelque temps fait désormais l'objet de toutes les discussions. Les services sanitaires ont déclenché une enquête, mais celle-ci n'a abouti à aucune conclusion pour le moment. Contacté par téléphone, le directeur de l'hôpital de Rouiba s'est refusé à tout commentaire.
Alerte dans les usines «On ne comprend pas ce qui se passe, la peur s'installe», souligne un syndicaliste qui n'écarte pas de voir d'autres unités de production fermées à cause de la panique qui s'est emparée des travailleurs de la zone. «Drôle de problème. Je pourrais vous dire que ce qui a survécu à l'époque de Temmar est en train d'être détruit», lâche-t-il avec humour. «J'ai appris qu'il y a même des employés d'Anabib et d'autres usines qui ont été évacués vers l'hôpital pour les mêmes raisons», annonce-t-il. Cela en sus de plusieurs autres cas signalés, selon nos sources, au niveau du site des chalets implantés entre Rouiba et Réghaïa. «Ce sont des insectes de couleur jaune, d'une taille un peu plus grande que des moustiques ordinaires, qui fréquentent les oueds et les endroits insalubres», décrit un habitant du site. Pour lui, ces insectes, vecteurs de maladies sont totalement étrangers à la région. «Certains disent que c'est un virus contenu dans des produits importés et qui se serait propagées à l'ouverture des conteneurs au niveau d'une entreprise de la zone, mais rien n'est encore sûr», conjecture-t-il. A l'heure actuelle, aucune information officielle n'a filtré sur l'origine de ce phénomène inédit qui a semé «la terreur et la polémique» dans la zone industrielle et ses environs. Les efforts déployés par les autorités locales, en collaboration avec les services d'hygiène, n'ont pas encore obtenu de résultats probants. «L'enquête menée pour déterminer avec exactitude les raisons de la propagation de ces moustiques est en cours», indique un élu de l'APC. Les habitants interrogés se disent durement pénalisés à cause des nuisances générées par la multiplication des décharges sauvages et la stagnation des eaux usées et autres résidus toxiques dans les cours d'eau de la périphérie. Certains déplorent l'absence de campagnes de démoustication et d'initiatives visant à protéger la santé publique et à améliorer leur cadre de vie.