Comment faire partir le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem ?» Telle est la question posée hier lors de la réunion des coordinateurs de wilaya du mouvement de redressement et de l'authenticité. Continuer à mobiliser encore plus la base militante, un travail qui demande du temps, ou occuper le siège du parti à Hydra pour «débarrasser» le FLN de sa direction et à sa tête le secrétaire général ? Les participants à cette rencontre, présidée par le coordinateur général, Abdelkrim Abada, secondé par d'anciens ministres, Mohamed Seghir Kara, El Hadi Khaldi et Abderrachid Boukerzaza ainsi qu'un membre du comité central, Saliha Lardjane, ont opté pour les deux, tout en précisant que le chemin le plus court vers la destitution de Abdelaziz Belkhadem est bien évidemment la convocation d'une session extraordinaire du comité central. Est-ce possible ? Le mouvement de redressement du FLN coordonne avec les 180 signataires du comité central qui militent pour le départ de Abdelaziz Belkhadem. «On a essayé toutes les voies légales qu'offrent les statuts et les règlements du parti, seulement M. Belkhadem ne veut pas entendre raison», s'indigne Abdelkrim Abada, qui dénonce les pratiques du secrétaire général du parti qui, selon lui, «n'a aucune légitimité». «Il a transgressé les statuts du FLN et ses règlements», dit-il, en rappelant les conditions dans lesquelles s'est tenue la session extraordinaire du comité central le 15 juin dernier à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj. Selon lui, «800 mercenaires de Tipasa, de Aïn Defla, Laghouat, Médéa, en plus de sa garde ont été utilisés par Abdelaziz Belkhadem pour empêcher l'application des statuts du parti». Le coordinateur du mouvement de redressement de l'authenticité considère, en effet, que la session ne s'est pas tenue. «Aucun bureau de la session n'a été mis en place, encore moins le vote d'un ordre du jour», explique Abdelkrim Abada, qui a qualifié l'université d'été du FLN organisée la semaine dernière à Tipasa «de colonie de vacances». Pas plus d'une vingtaine de membres du comité central ont pris part à cette rencontre, indique-t-il, en déclarant que Abdelaziz Belkhadem est «un menteur». «Nous n'avons, comme il le prétend, distillé aucune rumeur sur sa démission, encore moins sur le supposé décès du président de la République», soutient l'orateur qui répond à Abdelaziz Belkhadem : «La démission est le fait de grands messieurs tels que le défunt Abdelhamid Mehri, ou encore Boualem Benhamoud et Ali Benflis.» Abdelkrim Abada accuse, par ailleurs, le secrétaire général FLN d'agiter le soutien du chef de l'Etat pour faire peur. A l'issue de cette rencontre, le mouvement de redressement a décidé de ne pas se présenter aux élections locales du 29 novembre prochain, mais laisse le choix aux militants qui se présenteront à titre individuel. Les participants à la rencontre de Draria, qui demandent aux membres du CC de prendre leurs responsabilités, projettent d'occuper prochainement le siège du parti à Hydra.